Au nom du père – Eric Maravélias

Je déteste les histoires de mafia, les récits de caïds. En littérature ou au cinéma, elles m’ont toujours au mieux ennuyé, au pire irrité. C’est ainsi, c’est une histoire de goûts.

Autant dire qu’avec son nouveau roman, Eric Maravélias partait avec un sérieux handicap avec moi. Et il ne s’en sort pas si mal, vue mon aversion originelle.

Maravélias est coupable

Car son deuxième roman met bien en scène des personnages qui se meuvent dans ce milieu-là. Ce sont les racines qui prennent et s’entremêlent dans ce terreau malsain, où la drogue coule à flot.

Pourquoi le lire alors ? Parce qu’Eric Maravélias est coupable. Fautif d’une de mes expériences littéraires les plus inattendues et marquantes de ces dernières années, avec une plongée dans l’enfer de la drogue qui m’a marqué à vie : son premier roman La faux soyeuse.

Qu’importait donc le sujet, je me devais de me pencher sur le second livre de l’auteur (surtout qu’il a fallu attendre six longues années pour le voir émerger).

Récit contemporain… et apocalyptique

Au nom du père est bien davantage qu’un simple récit de criminels. Son titre éclaire le lecteur sur l’orientation que prendra également l’histoire, là où les secrets de familles enveniment des situations déjà suffisamment conflictuelles.

Quand, comme moi, on n’est pas très intéressé par ce qui semble être le sujet, on s’attache au reste. Les relations entre les personnages et l’atmosphère. Et c’est là que ce roman tire son épingle du jeu.

C’est bien l’ambiance générale qui m’aura le plus étonné et emballé. Quelle belle et originale idée que de placer l’intrigue dans une ambiance crépusculaire, une anticipation très proche (et crédible), totalement en phase avec notre société qui se fissure de toute part. Un récit presque contemporain, mais dans un contexte profondément dégradé ; vision apocalyptique d’une dégénérescence sociétale en marche. Même si l’auteur aurait pu aller encore plus loin, ce contexte donne un piment inédit à une histoire qui semblait pourtant traditionnelle.

Relations plutôt qu’action

L’autre point intéressant, c’est donc les relations interpersonnelles entre brutes, où pourtant l’amour trouve sa place. Parce que ce n’est clairement pas un roman d’action, mais un vrai roman noir, avec des coups tordus, des morts, des arnaques… et un passé qui pèse.

Avec Au nom du père, Eric Maravélias propose donc une variante des histoires de criminels assez originale par son ambiance et plutôt prenante par les relations qui se lient et s’entre-déchirent. Et ce n’est déjà pas mal !

Sortie : 14 février 2019

Éditeur : Série Noire

Genre : Roman noir

Ce que j’ai particulièrement aimé :

L’ambiance apocalyptique

Les relations entre les personnages

4° de couverture

Plus de vingt ans après que Dante Duzha a quitté la Macédoine en raison des bouleversements politiques que connaît le pays, un incident imprévu fait vaciller l’empire qu’il s’est construit en France.
Dans un Paris crépusculaire, au bord de la guerre civile, gangrené par les crimes et les trafics, l’insidieux poison des secrets de famille nourrit les rancœurs et les haines les plus tenaces. Alors quand entrent en scène l’amitié trahie, les amours impossibles, les ambitions démesurées… c’est le vent furieux des passions humaines qui se déchaîne; puis la violence s’installe, entraînant inexorablement les personnages de cette tragédie moderne vers un destin tragique.



Catégories :Littérature

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6 réponses

  1. belette2911 – Grande amatrice de Conan Doyle et de son "consultant detective", Sherlock Holmes... Dévoreuse de bouquins, aussi ! Cannibal Lecteur... dévorant des tonnes de livres sans jamais être rassasiée, voilà ce que je suis.

    Moi, j’aime ces histoires de mafia ! Donc… faudra que je me penche sur son nouveau roman 😉

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      Moi je n’aime que le mafia du Chocolat 😉

      • belette2911 – Grande amatrice de Conan Doyle et de son "consultant detective", Sherlock Holmes... Dévoreuse de bouquins, aussi ! Cannibal Lecteur... dévorant des tonnes de livres sans jamais être rassasiée, voilà ce que je suis.

        Méfie-toi que la mafia du chocolat ne foute de la merde dedans pour en produire plus, à moindre coût et donc, gagner plus… Ou qu’elle n’organise des fausses pénuries, pour faire monter les prix, comme le font certains avec des tanker de froment et des pays sous-développés ou en famine… Moi je n’aime que la mafia des chats quand ils se regroupent pour faire une barrière pour trois jeunes chatons et surveiller le chien de chez nous, un parson russel, qui apprécie inscrire des chats à son menu (ceux qui fuient devant lui). 😉

        • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

          me voilà totalement démoralisé pour le reste de la semaine…

          • belette2911 – Grande amatrice de Conan Doyle et de son "consultant detective", Sherlock Holmes... Dévoreuse de bouquins, aussi ! Cannibal Lecteur... dévorant des tonnes de livres sans jamais être rassasiée, voilà ce que je suis.

            Sorry, mais fallait que je t’ouvrasse les yeux ! 😀

            Demain, on discutera sur les banques, les politiciens et…

            Reviens, gamin, c’était pour rire !!!! 😆

  2. Et bien étonnamment je l’ai abandonné au bout d’une soixantaine de pages ce qui est très rare pour ma part surtout qu’il me donnait envie… sans doute pas le bon moment pour l’aborder 🙁

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