Interview – 1 livre en 5 questions : L’empathie – Antoine Renand

1 livre et 5 questions à son auteur, pour lui permettre de présenter son œuvre

5 réponses pour vous donner envie de vous y plonger

ANTOINE RENAND

Titre : L’empathie

Editeur : Robert Laffont / La Bête Noire

Date de sortie : 17 janvier 2019

Lien vers ma chronique du roman

Pour un premier roman, vous n’avez pas choisi un sujet facile à traiter…

J’aime sortir des sentiers battus… Pour écrire – un roman ou un scénario –, j’ai besoin d’avoir vraiment des choses à dire. Je réfléchis aux thèmes qui sont importants pour moi et j’ai l’envie constante que les lecteurs ne devinent pas trop rapidement ce qui va se passer.

L’Empathie m’offrait la possibilité de développer des personnages complexes et de les placer dans des situations très conflictuelles. Je voulais bâtir l’intrigue d’un thriller, tout en parlant longuement du viol. L’écriture m’a demandé un gros travail de documentation. J’ai senti que j’avais beaucoup de choses à développer dans ce roman.

Avec un tel sujet, on ne s’attend pas vraiment à un tel titre de roman. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le livre porte bien son nom !

S’il était important pour moi, en effet, que les lecteurs éprouvent de l’empathie envers mes personnages, j’ai surtout choisi ce titre en référence au parcours d’Anthony, qui a acquis une grande empathie envers les victimes dont il s’occupe. Et par opposition, au manque d’empathie des criminels – que ce soit des tueurs ou des violeurs. Les psychopathes, notamment, en sont dépourvus. Il est question dans le roman de violeurs en série, et ceux-ci n’agiraient pas comme ils le font s’ils avaient de l’empathie pour leurs victimes. Ils dressent au contraire un mur entre leur proie et eux pour assouvir leurs fantasmes.

Le poids du passé, il peut expliquer beaucoup de choses…

J’en suis convaincu et particulièrement ce qui se déroule pendant l’enfance. Je trouve qu’on néglige ce problème sociétal, même si je n’ai pas de solution miracle. Si énormément de gens ayant subi des sévices pendant l’enfance ne deviennent pas des bourreaux, il est alarmant de constater que presque tous les bourreaux ont auparavant été des victimes.

Votre galerie de personnages est étonnante, pas seulement le psychopathe de service. On sent que vous y avez apporté une attention toute particulière, et que le récit s’appuie énormément sur eux…

J’aime les personnages avec des contradictions, des fragilités. Non manichéens ; parfois hauts en couleurs. En tant que lecteur ou spectateur, les personnages sont ce qui m’intéresse le plus, et j’y accorde à mon tour une grande attention quand j’écris. Pour L’Empathie, je voulais bâtir une intrigue policière forte, mais aussi prendre le temps de développer chaque personnage, son passé et son évolution jusqu’au moment présent.

Il y a un côté très cinématographique de certaines scènes, on s’y croirait. Déformation professionnelle ?

J’ai fait des études de cinéma, j’ai travaillé et je travaille encore dans ce milieu. Écrire des histoires est mon moteur. J’ai toujours lu des romans, et toujours vu des films. À la sortie de l’adolescence, je me suis spécialisé dans le cinéma, tout en continuant de lire des romans. J’ai visionné énormément de films.

L’écriture d’un roman et d’un scénario sont deux arts voisins tout en étant très différents. Pour exprimer les pensées d’un personnage dans un film, vous devez les suggérer à l’image ou les faire prononcer dans des dialogues. Dans un roman, vous pouvez au contraire entrer dans la tête des personnages et j’ai adoré ça.

Lorsque j’écris un scénario, j’ai les images dans la tête. Il en était de même pour les scènes d’action ou les moments marquants du livre, d’où sans doute cette impression cinématographique. Positive, je l’espère.

Photo : Astrid di Crollalanza



Catégories :Interviews littéraires

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5 réponses

  1. couriretlire – Passionnée de lecture depuis toujours, accro aux séries depuis X files...et entre les deux je cours 😉. Une vraie geek sportive, oui ça existe !!

    une vraie réussite ce thriller !!

  2. Waouh je le vois partout ce roman actuellement. Il doit vraiment être très bon.

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      il l’est, vraiment, et effectivement il fait le buzz (comme on dit) 😉

Rétroliens

  1. L’empathie – Antoine Renand – EmOtionS – Blog littéraire

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