Thriller biblique / historique
Certains se demanderont que vient faire René Manzor dans cette galère romaine, si loin des ambiances de ses livres précédents. Ils vont vite être pris dans l’ambiance.
Apocryphe est un roman de divertissement doublé d’un questionnement. Dans sa note de fin, l’auteur dit que « c’est la perquisition littéraire d’un baptisé qui cherche désespérément à retrouver l’odeur du Jourdain ».
L’histoire est qualifiée de thriller biblique. Elle a, en effet, toutes les caractéristiques d’un thriller, et se plonge même davantage dans l’Histoire que dans les croyances.
Voilà bien un roman exceptionnel, dans les deux sens du terme. Il sort de l’ordinaire et ses qualités sont éminentes. Il faut oser sortir ainsi de sa zone de confort, mais c’est ce qu’a fait René Manzor pour chacun de ses quatre romans. Apocryphe est clairement le plus singulier des quatre, une sorte de point culminant (avant le prochain) dans cette envie d’aller là où on ne l’attend pas, en suivant ses envies.
Jeu ambitieux et cinématographique
Ce récit est un jeu ambitieux, un divertissement méticuleusement prenant. Une intrigue soigneusement ludique, instructive et profonde. Il est courageux de s’embarquer dans un tel voyage vers le passé, de le déformer à travers son imagination, tout en construisant une fresque épique. Étonnante sensation que de voir se côtoyer des personnages réels et connus et d’autres totalement fictionnels.
Mais n’imaginez pas une seconde que l’écrivain se soit lâché dans quelques délires. Le roman est le fruit d’un travail de recherches acharné, sans jamais chercher à se substituer à l’œuvre d’un historien. Il est le pain et le vin d’un auteur qui y a mis ce qui le constitue au plus profond : son imagination, ses doutes, sa vision des gens, sa profonde empathie pour eux.
Je dois avouer que j’ai moi-même douté au début. Je me suis demandé où allait me mener cette lecture et le pourquoi de sa destinée. Au final, me voilà à nouveau converti au talent de Manzor, à sa capacité à donner vie aux mots, à son écriture à la fois précise et très cinématographique (déformation professionnelle liée à son autre casquette de cinéaste).
Force émotionnelle
A coups de chapitres courts qui vont à l’essentiel tout en ne sacrifiant rien au réalisme, l’écrivain raconte une histoire extraordinaire, en nous plongeant plus de 2000 ans en arrière. Et on s’y croirait. Ses mots ont une âme, une force émotionnelle, une puissante d’évocation. Un retour vers le passé dessiné avec soin.
Et le rythme est là, qui ne faillit pas. Un vrai thriller, oui, avec sa chasse à l’homme et ses impressionnantes scènes d’action et de batailles. Paradoxe de lecture que d’avoir régulièrement le souffle coupé tout en développant des réflexions profondes sur le monde d’alors et les croyances depuis.
Apocryphe était un pari, par un apôtre du roman de divertissement. Il est relevé haut la main, la main tendue vers un passé méconnu et vers ses lecteurs.
Par le passé, j’avais déjà foi dans les écrits de René Manzor. Il a pourtant su me surprendre avec ce récit où il s’est plongé corps et âme. Loin de s’en laver les mains, il prouve qu’on peut compter sur ses talents de conteurs pour exposer le miracle de l’imagination par la grâce d’histoires fortes. Rabbi Manzor nourri à la sauce Spielberg.
Lien vers l’interview de René Manzor au sujet d’Apocryphe
Sortie : 03 octobre 2018
Éditeur : Calmann-Lévy
Genre : Thriller historique
Ce que j’ai particulièrement aimé :
L’originalité et la prise de risque de se lancer dans une telle histoire
Le coté cinématographique
Les recherches au service d’une vraie intrigue
4° de couverture
Jérusalem. An 30.
Un petit garçon regarde avec rage son père agoniser sur une croix.
Son nom est David de Nazareth, et ceci est son histoire.
UN ADOLESCENT EN QUÊTE DE JUSTICE ET DE VÉRITÉ, UNE FRESQUE ÉPIQUE, VIOLENTE ET ÉMOUVANTE, UN THRILLER BIBLIQUE À COUPER LE SOUFFLE, RELECTURE STUPÉFIANTE DE L’HISTOIRE OFFICIELLE.
Catégories :Littérature
Comme j’ai aimé tous les livres de René ( autant que ses films) il va évidemment rejoindre ma bibliothèque d’ici quelques temps ( peut-être le QDP) . Ta chronique donne en plus vraiment envie de le lire .
J’aime ce paradoxe! Et je suis capable tentée 🙂
Il me le faut, évidemment….;)
La question ne se pose même pas 😉
Il me faut aussi ce drôle d’apôtre, d’ailleurs, il faudrait aussi que je me décide enfin à lire ses autres romans (que je possède mais que j’ai pas encore eu le temps de…).
Galère, galère !! 😀
On ne peut que se laisser tenter par un challenge aussi osé ! D’autant que le résultat semble être plus qu’à la hauteur…
oui il fallait oser ! Gonflé
Je me suis lancé… accro dès les premiers chapitres !
Étonnant, hein ? 😉
J’ai un problème : il me fait envie mais j’ai un mauvais souvenir du roman que j’ai lu du même auteur. .. que fais je ?
tu lui laisse sa chance. ça n’a tellement rien à voir avec le roman que tu avais lu
Faut voir alors
Il est dans ma PAL! Après ta chronique, j’ai hâte!
J’ai aimé tout ce que tu as aimé dans ce bouquin et en plus tu le dis mieux que moi !
Je ne dis à ma manière et la tienne est tout aussi bonne ! 😉
Ben j’ai encore rien dit, j’ai laissé faire mes flingueuses, elles sont deux à être fans !
je sais que tu l’es et je te rappelle que je sais lire dans ta tête 😉
oh putain ! oups pardon, oh punaise c’est vrai !
Je t’ai déjà dit de bien te tenir quand tu viens chez moi ! 😉
oui, oui pardon, je serai une petite fille bien sage !
Tu n’es pas crédible
hahaha mais si tu vas voir !