L’unité Alphabet – Jussi Adler-Olsen

Pour Jussi Adler-Olsen, il y a eu une vie d’écrivain bien avant la série qui lui a permis d’obtenir un succès mondial avec ses histoires mettant en scène le Département V.

10 ans

L’unité Alphabet est le tout premier roman de l’auteur danois, sorti en 1997, soit dix ans avant Miséricorde, premier tome des aventures de Carl Morck et Hafez el Assad.

Dix ans, c’est une longue période, le cheminement d’une personne (et d’un écrivain) s’en ressent inévitablement. Oubliez ce que vous connaissez d’Adler-Olsen, n’imaginez pas retrouver l’ambiance qui a fait son succès. Le « jeune » JAO proposait un tout autre style de roman pour ses débuts.

Livre de guerre, mais pas que…

L’action débute durant la seconde guerre mondiale et met en scène deux soldats anglais perdus dans les lignes allemandes, près de la frontière avec l’Alsace. On est loin de l’ambiance scandinave au cœur de ses autres romans.

Ne vous attendez pas non plus à retrouver le style actuel de l’auteur, fait de passages sombres entrecoupés d’humour pince-sans-rire. Dix ans avant le Département V, il n’utilisait pas encore cette irrésistible recette.

Jussi Adler-Olsen dit dans sa postface que ce n’est pas un roman de guerre, que le sujet est ailleurs. Ce n’est effectivement pas faux, même si la moitié du livre se déroule durant ce conflit, au sein d’une institution hospitalière germanique bien particulière.

Longueurs

L’intérêt du roman est clairement son intrigue qui s’étale sur deux périodes, la fin de la guerre et 1972 au moment des jeux olympiques de Munich. Des moments clés de l’histoire allemande et mondiale qui servent de terrain de « jeu ». Une intrigue assez originale qui se déroule en à-coté de ces événements, avec des personnages vivant des aventures durement marquantes.

J’ai trouvé que les 630 pages tiraient en longueur et j’aurais davantage apprécié un récit plus ramassé. Davantage d’émotions aussi, ayant trouvé l’écriture trop clinique, assez banale, loin de ce que j’ai eu l’habitude de lire avec JAO.

L’unité Alphabet est une intrigue assez singulière, bien éloignée de ce que propose Jussi Adler-Olsen habituellement. Je l’ai trouvé cependant trop étirée et avec un style manquant de personnalité. Découvrir les débuts d’un auteur à succès est intéressant, on peut constater à quel point il peut évoluer en une décennie.

Sortie : 29 août 2018

Éditeur : Albin Michel

Genre : Thriller

Traduction : Caroline Berg

Ce que j’ai particulièrement aimé :

L’intrigue, originale

La qualité de l’ambiance créée

Ce que j’ai moins aimé :

Des longueurs

Une écriture qui aurait plus être plus empathique

4° de couverture

L’Unité Alphabet est le service psychiatrique d’un hôpital militaire où, pendant la Seconde Guerre mondiale, les médecins allemands infligeaient d’atroces traitements à leurs cobayes, pour la plupart des officiers SS blessés sur le front de l’Est.
Bryan, pilote de la RAF, y a survécu sous une identité allemande en simulant la folie. Trente ans ont passé mais, chaque jour, il revit ce cauchemar et repense à James, son ami et copilote, qu’il a abandonné à l’Unité Alphabet et qu’il n’a jamais retrouvé. En 1972, à l’occasion des jeux Olympiques de Munich, Bryan décide de repartir sur ses traces. Sans imaginer que sa quête va réveiller les démons d’un passé plus présent que jamais.



Catégories :Littérature

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16 réponses

  1. Merci beaucoup pour ce partage, je ne connais pas ce roman, mais je trouve intéressant de découvrir l’auteur bien avant sa célébrité.

  2. J’avais hâte de la lire ta chronique! On y sent la déception mais surtout le constat qu’il a évolué sur une décennie.

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      c’est l’effet que ça m’a fait, oui. Vu que mon avis est mitigé, j’ai attendu pour le publier

  3. belette2911 – Grande amatrice de Conan Doyle et de son "consultant detective", Sherlock Holmes... Dévoreuse de bouquins, aussi ! Cannibal Lecteur... dévorant des tonnes de livres sans jamais être rassasiée, voilà ce que je suis.

    Donc, si je comprends bien, vu le titre, c’est un livre pour nous apprendre à lire ?? 😀 Bon, j’arrête de dire des conneries (vœux pieu) et je lui trouve un créneau pour le lire 🙂

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      ou apprendre à écrire 😉

      • belette2911 – Grande amatrice de Conan Doyle et de son "consultant detective", Sherlock Holmes... Dévoreuse de bouquins, aussi ! Cannibal Lecteur... dévorant des tonnes de livres sans jamais être rassasiée, voilà ce que je suis.

        J’ai pas encore appris à écrire, mais je vais à la petite école pour apprendre 😆

  4. brindille33 – J'aime la nature, les livres, romans, polars, la photo, la musique, cinéphile, les documentaires, autodidacte. Et l'informatique depuis sa naissance, où j'ai tout appris toute seule.

    Malgré ta chronique. Je le lirai. Le livre et son contenu m’intriguent. Merci pour le partage. 🙂

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      et tu as bien raison ! Tu bous diras

      • brindille33 – J'aime la nature, les livres, romans, polars, la photo, la musique, cinéphile, les documentaires, autodidacte. Et l'informatique depuis sa naissance, où j'ai tout appris toute seule.

        Oui oui je dirai quoi 😉

  5. Lord Arsenik – Noumea - Nelle-Calédonie

    En le voyant j’ai naturellement pensé au tome 8 du Dept V , ah bin non il va falloir oublier Carl et ses potes…

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      effectivement rien à voir, mais alors rien du tout. Il faut le lire en oubliant qui est l’auteur

  6. J’en suis à la moitié du livre : prenant et captivant. Malgré deux-trois longueurs, qui dérivent on ne sait où, j’avance avec les deux héros dans une ambiance lourde et électrique, et j’ai des difficultés à laisser tomber cette brique sur la table de nuit – on a envie de savoir..
    .

  7. Je partage votre avis.

    Je ne connaissais pas cet auteur avant d’acheter ce livre.
    J’avais été attirée par l’encart indiquant « le livre qui a révélé Adler Olsen ».
    J’ai pensé naïvement que s’il l’avait révélé ça signifiait que ce livre était très bon.

    Ce n’est, à mon humble avis de lectrice, malheureusement pas le cas…
    Je suis d’accord avec vous le livre présente quelques longueurs.
    De plus la traduction mériterait une relecture ( parce que lire « qu’est-ce qui se passe » me pique les yeux. [« Qu’est ce QU’IL se passe »], et bien d’autres petites erreurs qui rendent parfois la lecture désagréable).

    N’étant pas d’un naturel à juger les gens sur un premier abord, je me laisserai tenter par la lecture d’autres romans du même auteur.
    D’autant plus maintenant que j’ai lu votre article. Il semble qu’en 10 ans son écriture ait bien mûrie.

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      oh oui il faut vraiment persévérer avec cet auteur ! Les suivants non clairement plus rien à voir, à tous les niveaux. Pour l’exemple de la traduction, c’est sans doute dans le cadre d’un dialogue et c’est du langage parlé, non ?

  8. Le Parfum des Mots – Benjamin, 36 ans, instituteur primaire dans l'enseignement spécialisé, mémorant de l'Université de Mons en Sciences de l'éducation. "Lire, c'est vivre éternellement"


    https://polldaddy.com/js/rating/rating.jsBonjour collègue,
    Un petit mot d’un nouvel abonné pour te remercier de proposer des lectures qui sortent des « étalages » habituels. Je commence à être déçu par les nombreuses librairies qui ne proposent que les « bestsellers » et en mettant des pépites comme celle que tu proposes dans cet article.
    Alder Olsen propose une ambiance particulière ? Vivement que je croise le chemin de ce roman.

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      Merci pour ces gentils mots ! Je ne me pose jamais la question de savoir si je vais lire un bestseller ou non, je continue à y aller à l’envie, et j’espère bien continuer ainsi ;-). Oui je conseille vraiment la série écrite par Adler-Olsen et qui début par Miséricorde. Au plaisir !

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