Richard Chizmar est un inconnu du public francophone. Il a obtenu plusieurs prix pour son magazine Cemetary Dance qui publie depuis 1988 des nouvelles d’horreur et de suspense, dont les siennes. Autant dire qu’en matière de texte court, il en connaît un rayon.
Novella
Gwendy et la boîte à boutons est une magnifique sucrerie acide de 160 pages, une histoire fantastique (dans tous les sens du terme), à la fois proche de notre univers réel et pourtant décalée (à l’image du choix du prénom de l’héroïne, contraction de deux prénoms, Gwendoline et Wendy).
Ceux qui apprécient le King en version courte (en culottes courtes ?) devraient adorer cette histoire qui rappelle les univers qu’il aimait proposer dans les années 80. Un récit ludique, prenant dès les premières lignes, intriguant par l’étendue des possibles qu’il offre.
Imaginez qu’on vous confie une étrange boîte dotée de deux manettes et plusieurs boutons, accompagnée de quelques consignes étranges, à la fois excitantes et alarmantes. Et si vous teniez un pouvoir inconnu entre vos mains ?
Pouvoirs avérés ou fantasmés
Gwendy Peterson est « l’heureuse » élue, jeune gamine de 12 ans, assez mal dans sa peau, mais qui va se révéler au fur et à mesure des années. Aux cotés ou grâce à cette mystérieuse boîte ?
Rien que le contexte met l’eau à la bouche, quand on connaît l’œuvre du King : 1974, la ville de Castle Rock et quelques clins d’œils à d’autres de ses œuvres (je laisse les spécialistes s’amuser à découvrir lesquels).
L’action se déroule donc en pleine guerre froide, et il est vite évident que ce coffret est une métaphore du risque de destruction qui planait sur les têtes et dans les esprits de l’époque.
Mais cette novella se concentre plutôt sur le destin de cette jeune fille. On suit des tranches de sa vie qui va être transformée en profondeur par cette boîte et ses pouvoirs avérés (ou fantasmés).
Bijou de tension et d’émotions
Même écrite à deux, cette histoire est typique de, l’univers de Stephen King, par des éléments bien connus dans son univers. Mais aussi par cette manière de décrire la vie d’une petite ville américaine à travers les yeux d’une adolescente dont l’existence est chamboulée, et qui va devoir faire des choix lourds de conséquences.
Gwendy et la boîte à boutons est un petit bijou de pression et d’émotions. Cette novella n’est en rien une histoire d’horreur, mais bien un récit fantastique profondément humain, à la tension palpable et graduelle. Un modèle du genre, ludique et qui fait réfléchir, de la première ligne jusqu’à son final.
Un court récit inédit au format poche qui vaut mille fois d’autres romans en grand format. Clairement à ne pas rater.
A noter que la nouvelle est joliment illustrée par Keith Minnion, avec plusieurs dessins marquants les points clés de l’histoire (dont quatre illustrations inédites pour cette version française).
Sortie : 05 septembre 2018
Éditeur : Le livre de poche
Genre : Fantastique
Traduction : Michel Pagel
Ce que j’ai particulièrement aimé :
L’idée de base
L’histoire, fantastique à tous les niveaux
La manière de la raconter
L’ambiance de ces années 70
4° de couverture
Trois chemins permettent de gagner Castle View depuis la ville de Castle Rock : la Route 117, Pleasant Road et les Marches des suicidés. Comme tous les jours de cet été 1974, la jeune Gwendy Peterson a choisi les marches maintenues par des barres de fer solides qui font en zigzag l’ascension du flanc de la falaise. Lorsqu’elle arrive au sommet, un inconnu affublé d’un petit chapeau noir l’interpelle puis lui offre un drôle de cadeau : une boîte munie de deux manettes et sur laquelle sont disposés huit boutons de différentes couleurs.
La vie de Gwendy va changer. Mais le veut-elle vraiment ? Et, surtout, sera-t-elle prête, le moment venu, à en payer le prix ? Tout cadeau n’a-t-il pas sa contrepartie ?
Catégories :Littérature
Il faut réellement que je le lise! Surtout quand je vois un des prénoms de l’héroïne… ça ne peut être que très bon! 😝
Ahahah oui toi tu es obligée 😉
De quoi faire oublier Sleeping Beauties et patienter en attendant The Outsider…
On est parfaitement d’accord 😉
PS : sur le moment, vu le titre, j’ai pensé que tu nous chroniquais un Oui-Oui ou un autre livre dans le même genre ! mdr
ça viendra un jour 😉
Oui, un jour, ça va viendre !
J’ai d’abord pensé que ça manquait d’horreur mais cette impression s’est vite dissipée et j’ai beaucoup apprécié cette courte lecture !
Ce n’est effectivement pas une histoire horrifique. Moi j’ai vraiment adoré !
Maintenant j’ai envie d’un bonbon acide à cause de toi !! 😆 Je ne savais même pas que le King avait sorti une longue nouvelle (ou un court roman ?), mais je vais surveiller ÇA de très près car j’adore le Stephen, comme tu t’en doutes un peu 🙂
Lu et adoré!!!! Il est tellement fort ce King <3