1 livre et 5 questions à son auteur, pour lui permettre de présenter son œuvre.
5 réponses pour vous donner envie de vous y plonger.
Roy Braverman
(Alias Ian Manook, alias…)
Titre : Hunter
Éditeur : Hugo
Date de sortie : 16 mai 2018
Lien vers ma chronique du roman
Cher Patrick, Ian, Roy… L’histoire derrière le choix de ce nouveau pseudo est particulièrement touchante, tu peux nous en parler ?
Braverman est le nom d’un homme qui m’a hébergé à San Francisco en 1969. Tu sais, le fameux épisode ou j’ai traversé les États Unis de New York à San Francisco pour assister au festival de Woodstock qui se tenait… à côté de New York à 50 km de mon point de départ. En fait pour être très exact, c’est le nom de l’homme… dont je pensais qu’il m’avait hébergé. Dix ans après cet épisode, en effet, je suis repassé par San Francisco et j’ai essayé de retrouver les Braverman. Je frappe et un homme m’ouvre que je ne reconnais pas. Je bredouille alors que je crois avoir été hébergé dans cette maison dix ans plus tôt mais qu’honnêtement je ne le reconnais pas. Alors il sourit et appelle sa femme. Dès que Lynn apparaît, elle me reconnaît et nous tombons dans les bras l’un de l’autre.
Pour ce qui est de l’homme, l’histoire est encore plus étonnante. Quand j’ai débarqué chez Lynn en 1969, elle et Braverman venaient de se séparer après quelques mois de mariage seulement. Et quand je retrouve Lynn dix ans plus tard, ils viennent juste de se remettre ensemble depuis deux mois. Si bien que dix ans après leur mariage, nous avons fêté ensemble leur premier anniversaire de mariage. L’homme, qui en fait s’appelle Michael, était généreux et attachant. Chirurgien dans des free cliniques pour hippies à l’époque, chirurgien dans des ONG partout dans le monde depuis sa retraite… Je m’étais promis un jour d’en faire un personnage. J’ai choisi de lui rendre hommage avec ce pseudo. Le plus drôle, c’est que j’ai été contacté par un vrai Roy Braverman vivant aux États Unis et qui pense être parent éloigné de Michael. Et plus étonnant encore, il existe aux États Unis un… Hunter Braverman !
Pourquoi cette envie de te lancer dans un vrai roman noir à l’américaine ?
Comme j’ai déjà eu l’occasion de l’expliquer, j’ai été publié à 65 ans et donc je ne cherche à construire ni une œuvre ni une carrière. Tout ce que je cherche, c’est à écrire autant que possible tant que je le peux. Je vais donc m’essayer à tous les genres, juste pour le plaisir d’écrire. Avec ma trilogie américaine, j’explore une autre écriture au service d’une histoire plus linéaire, où la technique consiste à donner au lecteur des informations qui échappent encore au protagoniste principal. Mais j’espère garder un style reconnaissable, sans concession à la facilité.
Le moins que l’ont puisse dire, c’est que cette histoire est particulièrement testostéronée…
Honnêtement, ni plus ni moins que la trilogie mongole s’y on y regarde bien. Ce qui donne cette impression, c’est le rythme, pas l’intrigue en elle même. La trilogie mongole était construire sur le rythme d’un film à la Out of Africa, avec une action entrecoupée de grands panoramiques sur les paysages. Ici, le lecteur est presque confiné dans une unité de lieu et de temps. Enfermé dans un village en pleine tempête. Pas de place pour les panoramiques. Les décors sont évoqués par saccades, par rafales. Je ne suis plus dans des drames violents dispersés dans un magnifique décor immense et exotique comme pour la Mongolie. Je suis dans une sorte de huis clos autour de drames regroupés au cœur d’une forêt sombre en plein blizzard. C’est juste un autre exercice d’écriture, au service d’une autre ambiance.
« Hunter » est un roman très noir, mais non dénué d’humour dans ses dialogues !
J’espère que ces deux éléments sont devenus un peu ma marque de fabrique. L’humour d’une part parce qu’il est un moyen technique d’écriture pour déstabiliser le lecteur. En donnant de l’humour à un personnage très noir, qu’il devient dérangeant de trouver, d’une certaine façon, attachant. Ou en détournant l’attention du lecteur de quelque chose d’horrible que je prépare en douce pendant qu’il sourit…
Quant aux dialogues, ils servent pour moi essentiellement à construire les personnages et leurs caractères. On ne parle pas de la même façon quand on est bon, brute ou truand. Riche ou pauvre. Homme ou femme. Timide ou pas. Psychopathe ou pas… C’est essentiellement à travers les dialogues que je donne du caractère à mes personnages. Dialogues qui contribuent aussi de façon essentielle à la confrontation des personnages dans des scènes de duels, qu’ils soient physiques ou amoureux.
Décidément, tu ne peux rien faire simplement ;-). Ce sera donc une nouvelle trilogie…
Finalement, je me sens bien dans ce format de la trilogie. Et d’après les retours de lecture, je pense que les lecteurs aussi. Si mes intrigues me le permettent, je crois que je déclinerai encore d’autres trilogies. Dans d’autres genres. Avec d’autres pseudos, pourquoi pas.
Catégories :Interviews littéraires
Lui, je l’avais repéré. Je compte bien me le faire dès que l’occasion se présentera 🙂
Lord œil de lynx 😉
J’adore l’histoire de ce nouveau pseudo ^^
Tu en apprendra encore davantage avec la préface du livre 😉
Ok, c’est noté alors:)
Elle est vraiment passionnante cette interview.
Il faut dire que Patrick a vraiment un parcours atypique et extraordinaire. Il serait d’ailleurs un personnage de roman fabuleux !
Eheh oui ! Je pense que s’il écrit sa biographie un jour, on va lui dire que ce n’est pas crédible 😉
Pas faux 😉