1 livre et 5 questions à son auteur, pour lui permettre de présenter son œuvre.
5 réponses pour vous donner envie de vous y plonger.
Martine Nougué
Titre : Le vrai du faux, et même pire
Éditeur : Caïman
Sortie : 01 janvier 2017
Roman en lice pour le prix littéraire 2017 du Festival sans nom, le salon du polar de Mulhouse
On retrouve une partie des personnages de votre premier roman « Les Belges reconnaissants ». Vous pouvez nous présenter ce nouveau roman, à votre manière ?
Oui, effectivement, on retrouve dans « Le vrai du faux et même pire », l’enquêtrice sénégalaise Pénélope Cissé, flic de Sète, et son ami Luigi. Mais il y a beaucoup d’autres personnages dans ce roman, notamment cette vieille Marceline, que j’adore, et qui est un peu au centre de l’intrigue… Dans cette nouvelle histoire j’ai voulu parler de ces rumeurs qui enflent à propos de faits divers, jusqu’à créer de véritables psychoses quand le contexte est un peu tendu. Il se dit tout et n’importe quoi au café du commerce…et sur internet ! Et quand les média cupides, avides de sensationnel, s’en mêlent, la vie d’une petite communauté – en l’occurrence La Pointe, quartier de pêcheurs à Sète – peut basculer…
Ce récit vous permet de vous pencher sur des sujets sociétaux et environnementaux qui vous tiennent à cœur…
J’ai toujours été quelqu’un de concerné, voire engagé. Et il est des sujets qui depuis longtemps portent mes colères et mes rebellions : le massacre de la planète par cupidité imbécile et la soumission des femmes à l’ordre patriarcal. Je me revendique de l’éco-féminisme, combats liés, et j’ai fait de mon personnage Marceline une sorte de porte-parole – pittoresque – de cet éco-féminisme.
Vous aimez particulièrement travailler les personnages, ça se sent dans chaque paragraphe…
Oui, je tiens de mes lointaines études une passion pour l’observation des sociétés, des groupes humains et de l’évolution des mœurs et des cultures. Je passe beaucoup de temps dans les bistrots et sur les terrasses à écouter les gens parler, raconter leurs histoires, leur vie, leurs tracas, leurs joies…. C’est toujours réjouissant et j’apprends beaucoup de choses sur la nature humaine ou les fractures de nos sociétés. Les gens me fascinent, ils SONT des personnages et se sont ces scènes de la vie ordinaire que je prends le plus de plaisir à écrire. Peindre en mots des personnages me procure une foultitude d’émotions, du rire aux larmes parfois. Et je travaille effectivement beaucoup mes personnages pour faire partager ces émotions, tragiques ou comiques.
Polar oui, mais surtout une histoire qui vous donne l’occasion de proposer des dialogues enlevés. Vous aimez jouer avec les mots…
J’adore les mots et la richesse de la langue française me réjouit comme une gourmandise. Comme à contrario me désole son massacre, à longueur de textes ou de discours, par ces nouveaux barbares qui, par paresse ou inculture, épandent comme une boue leur indigence sémantique et leur allégeance à certaines « novlangues »… Aimant passionnément les mots, j’aime jouer avec eux, les mettre en musique sur la partition d’une phrase, veiller à leur sonorité. Je ne lâche pas une phrase si elle présente la moindre dissonance ou dysharmonie. C’est presque obsessionnel chez moi. Et le plaisir de jouer avec les mots, c’est aussi le « jeu de mots » : je me damnerai pour un bon mot ou un mot d’esprit ! Alors, oui, les dialogues : une mine pour qui aime jouer avec les mots et la langue.
Vous vous moquez de la mode de certains consultants d’entreprise. Ça peut être une plaie, hein ?
Je les ai beaucoup subi dans ma vie professionnelle et pour moi, ils sont un concentré de toutes les dérives de nos sociétés post-industrielles. Formatés dans le culte de l’hyper-efficacité déshumanisante, sectateurs d’un monde technocratisé, nouveaux barbares qui déferlent sur nos rivages avec la figure de leur dieu profit en étendard. Oui, une vraie plaie !
Catégories :Interviews littéraires
https://polldaddy.com/js/rating/rating.jsJe l’ai lu ainsi que son premier » les belges reconnaissants » et j’apprécie vraiment beaucoup l’écriture de Martine Nougué. C’est une auteure qui mérite largement d’être connue et reconnue. 😉
Haha je reconnais bien là, la Martine que je connais ! Son coté ecolo-féministe me plait énormément et je peux dire honnêtement que je m’y reconnais aussi un peu !
Merci pour ce bel échange messieurs dames !
C’est pas faux, on peut te relier à elle 😉
Oh oui, je suis certaine que Martine serait une super copine. J’ai passé deux heures super quand je l’ai reçu à la bibliothèque avec Nicolas Lebel. J’ai bien fait de les réunir ces deux là, complémentaire ils ont étaient et sans se connaître en plus !
En plus, aussi bien Martine que Nicolas me pardonnent mes fautes de français, de syntaxes, ou encore de concordance des temps ! Et pourtant se sont deux virtuoses de la langues. lol
Ça sera chouette de les retrouver tous les deux au salon de Mulhouse en octobre, alors 😉
Oui, je vais avoir la chance de retrouver quelques auteurs que j’ai déjà reçus et d’autres que j’aimerai recevoir ! 😉
https://polldaddy.com/js/rating/rating.jsSuper interview, ca permet de voir le livre sous un autre angle, merci Yvan !
Pas encore mis la main sur son roman, mais si je le croise, je le vole !! 😀 Et je paie à la caisse, pas de panique…
À Mulhouse il sera en vente par les mains mêmes de l’auteure.
Je dis ça je dis rien 😉
Putain, Yvan tu sais vendre ta ville !!! mdr
Ma région, plutôt ;-). Ma ville c’est Strasbourg
Oui, en effet, erreur de ma poire !
Je vais t’appeler Williams alors
Oh, joli jeu de mot !! De la culture, de l’esprit, joli !
Je ne connais pas du tout cet auteur mais je dois dire que j’apprécie beaucoup son franc parler, son amour des mots que je partage. Je me laisserait bien tenter, moi…
Oui c’est à l’image de son roman !