Deux âmes perdues, cabossées par la vie, voient leurs destins s’entrecroiser. Deux personnages (trois plus exactement avec une petite fillette) au bout du rouleau, sans pour autant que ce ne soit inévitablement le bout du chemin.
Bringuebalés par la vie
Un thème universel, traité à maintes reprises, qu’on pourrait même croire rabâché. C’est sans compter sur le grand talent de Michael Farris Smith.
Le titre anglais (Desperation Road – La route du désespoir) donne clairement le ton. Trois êtres bringuebalés sur la route de la vie, ballottés par les pires conditions qu’une existence peut imposer, secoués par les horribles cahots de leurs quotidiens. Comme s’ils n’avaient Nulle part sur la terre pour trouver leurs places. Et pourtant, la vie réserve des surprises à chaque tournant.
Ce roman noir américain est prenant et parfois véritablement bouleversant. L’auteur a su créer un sentiment d’empathie rare pour ses personnages. Dans les pires comme dans les meilleurs moments. Parce qu’il y a de l’espoir dans cette désespérance, c’est tout le paradoxe.
Supplément d’âme
Ces personnages d’une étonnante densité, ont du mal à pardonner à la vie ce qu’elle leur impose. Mais ils ont également des choses à se faire pardonner. Rien n’est tout blanc ou noir, il est question de rédemption aussi.
Michael Farris Smith, qui avait déjà marqué mon esprit avec son précédent roman Une pluie sans fin (Éditions Super 8), démontre à quel point c’est un auteur à suivre. Il y en a pléthore qui décrivent le désenchantement des femmes et des hommes de l’Amérique profonde, mais lui le fait avec un énorme supplément d’âme, et un notable talent narratif. L’écriture reste toujours au plus près des protagonistes, avec une capacité d’évocation hors normes. Sa plume est réellement addictive.
Noirceur et humanité
L’histoire, qui pourrait paraître assez banale, est en fait bien plus forte qu’il n’y paraît. L’idée qu’a trouvé l’auteur pour lier inexorablement les personnages est aussi magnifique, qu’étonnante. Il n’est pas juste question d’errance, mais de justice, de mort, de vengeance. Et de sentiments positifs aussi. Le noir sans un brin de lumière n’est qu’obscurité.
Nulle part sur la terre est un roman puissant, qui risque fort de rester en mémoire par ses personnages, par une histoire poignante, et par la grâce d’une écriture emprunte d’humanité. Michael Farris Smith a un don, c’est une évidence.
Lien vers l’interview réalisée avec Michael Farris Smith au sujet de ce roman
Sortie : 24 août 2017
Éditeur : Sonatine
Genre : Roman noir
Traduction : Pierre Demarty
Ce que j’ai particulièrement aimé :
Les personnages, particulièrement touchants
L’écriture, empathique
Le lien qui est fait entre les destins
4° de couverture
Une femme marche seule avec une petite fille sur une route de Louisiane. Elle n’a nulle part où aller. Partie sans rien quelques années plus tôt de la ville où elle a grandi, elle revient tout aussi démunie. Elle pense avoir connu le pire. Elle se trompe.
Russel a lui aussi quitté sa ville natale, onze ans plus tôt. Pour une peine de prison qui vient tout juste d’arriver à son terme. Il retourne chez lui en pensant avoir réglé sa dette. C’est sans compter sur le désir de vengeance de ceux qui l’attendent.
Dans les paysages désolés de la campagne américaine, un meurtre va réunir ces âmes perdues, dont les vies vont bientôt ne plus tenir qu’à un fil.
Catégories :Littérature
Suis en plein dedans (me reste plus qu’un petit quart) et c’est comme tu dis fort, marquant et bouleversant !
Dans mes notes, quelques points ressemblent fort aux tiens ! Promis j’aurai pas copié 😛
Du très très bon 🙂
normal quand on a la même sensibilité de retrouver des points communs 😉
C’est très tentant… De plus j’ai lu récemment que James Lee Burke (excusez du peu), classait cet auteur dans la catégorie des grands, comme Cormac Mc Carthy ou William Faulkner…
Je me le note dans un coin… 😉
Amitiés.
Ce livre est fait pour toi, mon ami
En cours de lecture….Merci pour ce bel avis, qui me donne envie de poursuivre cette belle aventure humaine…Je repasse dès que je le finis….;)
je vais suivre ça de près 😉
Bon voilà, grâce ) ton avis, je suis très tenté par ce roman!!! Ajouté dans ma Pal 🙂
Tant mieux ! un roman noir mais aussi très humain
Alors je crois que je vais l’aimer 🙂
Bon, puisque tu me confirmes que le second est mieux que le premier… enfin, non, tu ne le dis pas, c’est moi qui me le dis dans ma tête afin de me pousser à l’acheter au plus vite ! 😀
Il est très différent, on est vraiment dans le roman noir américain avec ce nouveau roman
Alors j’achète ! Tu le vends bien ! 😉
https://polldaddy.com/js/rating/rating.jsAlors je te dis merci… 😛 ❤
je suis très tentée! hop, dans ma liste 🙂
Oh oui, ne rate pas ce RV
t’as vu? i come back ! lol
Yeaaaah !
crie pas victoire, je reprend le boulot lundi…lol
Yeaaaah ! Oups pardon 😉
banane!!! 🙂 🙂
Tiens un Michael Farris Smith chez Sonatine après son passage chez super 8 avec le très bon Une pluie sans fin, intéressant ça !
En plus ta chronique ne laisse plus de doute mon ami !
Alors, je crois bien que je vais le noté !
Mais pas d’obligation, plus d’obligation, juste des envies !
Et tu fais bien d’avoir envie, ces personnages devraient te toucher
ha cool ça, comme tu me connais bien, je crois que ça ajoute à mon envie !
Encore une belle critique, je retiens le nom de cet auteur.
Merci ! Oui, encore un auteur à lire 😉
Et hop, dans le collimateur… de toutes façons c’est Sonatine, il avait peu de chances de m’échapper 🙂