Pas vraiment une suite
Qualifier Équateur comme une suite de la formidable Aventure qu’était Trois mille chevaux vapeur serait tout aussi réducteur qu’impropre. On y retrouve certains personnages communs, mais cette nouvelle Aventure (avec un grand A) peut tout à fait se lire individuellement. Surtout que les deux romans sont sensiblement différents.
Oui, Équateur est une aventure. Un voyage intérieur autant qu’une virée des terres gelées états-uniennes à la moiteur sud-américaine. Le parcours d’un homme qui cherche, sans trop savoir quoi. Qui se cherche, surtout. Un homme en colère.
N’attendez donc pas une resucée de Trois mille chevaux vapeur. La narration y est différente. J’ai suivi ce fil, solidement amarré à lui (du moins, le pensais-je). Ce fil s’est parfois transformé en corde rêche, parfois en une matière collante. J’ai parfois eu l’impression de perdre ce fil, désorienté que j’étais. Je le retrouvais pourtant à chaque fois, entortillé autour de moi et encore plus solide qu’avant, à suivre un but que je ne connaissais pas. L’aventure, c’est la découverte et l’étonnement, jour après jour.
Les 2 P
Même si je n’ai pas été aussi subjugué qu’avec la précédente histoire, sans doute parce que la trame est ici plus diluée, j’ai vécu une lecture fortement immersive et prenante. Une quête plutôt qu’une enquête, autour de 2 P : Poétique et Politique.
Parce que les événements de 1871 résonnent avec notre présent (ne serait-ce qu’avec la traversée de contrées mexicaines et ce pan de terres qui a appartenu au Mexique durant des décennies. N’est-ce-pas Mr Trump…).
Le lecteur suit un bout de l’histoire de Billy Webb. Pas le genre d’homme très sympathique de prime abord. Violent, colérique, perdu dans un monde en pleine évolution. Un personnage terriblement humain.
Il va épouser une cause révolutionnaire sans le vouloir. Hasard ou destin des rencontres. Lui, le cow-boy instruit qui écrit des lettres aux fantômes de son passé, sans jamais les envoyer.
Les bisons et le tatouage
Ces milliers de kilomètres sont l’occasion pour Antonin Varenne de réunir nombre de scènes fortes. Un grand voyage à travers un relief irrégulier, certains décors plus marquants que d’autres ; expédition littéraire vallonnée. Si je devais choisir, je retiendrais les stupéfiants passages concernant la chasse aux bisons, ainsi que celui du tatouage.
A comme Antonin et comme Aventure. Un périple dans les grands espaces, parfois vertigineux, parfois étouffants. Équateur est un roman engagé aussi, même si son personnage principal ne cherche pas à l’être. Avec un vrai souffle donné à ce périple, par la grâce de l’écriture travaillée d’Antonin Varenne.
Lien vers l’interview d’Antonin Varenne au sujet d’Equateur
Sortie : 01 mars 2017
Éditeur : Albin Michel
Genre : Aventure
Ce que j’ai particulièrement aimé :
L’écriture et le sens de la narration de l’auteur
Le grand souffle de l’aventure
Les scènes fortes
La vision du monde
4° de couverture
USA. 1871. Pete Ferguson est un homme en fuite. Il a déserté l’armée durant la guerre de Sécession, est recherché pour meurtre dans l’Oregon, pour vol et incendie dans le Nebraska.
Sous le nom de Billy Webb, il est embauché par des chasseurs de bisons qu’il quitte après un différend sanglant. Il croise alors la route de Comancheros qu il suit jusqu’au Mexique, d’où il s’embarque pour le Guatemala…
Quoi qu’il fasse, où qu’il aille, Pete attire les problèmes et fait les mauvais choix. La violence qui l’habite l’éloigne toujours plus de ceux qu’il aime : son frère Oliver, resté au ranch Fitzpatrick avec Aileen, Alexandra et Arthur Bowman.
C’est une femme qui changera son destin, une Indienne Xinca chassée de sa terre natale.
Pour la sauver, il fera échouer une tentative de coup d’état. Ensemble, ils iront jusqu’à l’équateur dont Pete a fait son graal et où il pense que les forces régissant ce monde s’inverseront enfin.
Catégories :Littérature
Comme toi, j’ai pas retrouvé l’âme de 3000 chevaux vapeur. Mais j’y ai tout de m^me retrouvé un souffle épique qui a su me séduire. Oui le plume d’Antonin Varennes est poétique, c’est aussi ce qui fait le charme du livre. Et à travers ces mots nous faisons un beau voyage ! Voilà c’était le post-it de ta bibliothécaire 😉 lol
Un joli post-it, avec des belles couleurs 😉
hahaha ! J’ai m^me pas le temps de le chroniquer ! Je vais attendre qu’il arrive dans nos bibliothèques ! 😉
Beaucoup aimé pour ma part, même si comme beaucoup, il ne m’a pas autant emporté que ses 3000 chevaux vapeur. Mais le personnage est moins sympathique et a un peu plus de mal à susciter notre empathie. Mais un très bon bouquin tout de même…
Bien résumé, mon ami
encore une belle aventure que nous offre Antonin Varenne ! Différente de 3000 chevaux vapeur mais tout aussi riche. Un auteur qui sait magnifiquement retenir notre attention 😉
Un auteur vraiment à part
Lecture commune avec mon Vincent. Et 2 façons très différentes de bien nous attirer. Merci pour ta fine reflexion sur ce roman.
Oui on l’a lu ensemble sans le savoir 😉 et on en parle chacun à sa manière
Rhôôô, j’ai trop de retard…J’ai même pas lu le premier, mais ça va me plaire assuremment..;)
Oh oui, il faut le lire le 3000 chevaux vapeur !
En effet, on ne resuce pas dans ce roman ! 😉
j’ai l’impression que nos avis sont assez semblables, même si tu as été plus sensible que moi sur le contexte géo-politique et les personnages. Une belle chronique mon ami 🙂
Je crois que j’ai davantage apprécié que toi. J’ai beaucoup aimé, même si j’ai parfois été déstabilisé et que je n’ai pas été aussi emporté qu’avec 3000 chevaux
j’avoue que j’ai trouvé ma lecture un peu longue.. alors que moi aussi j’avais adoré 3000 chevaux
On sent plus le contexte historique dans celui-ci c’est sans doute pour cela Nath que tu as eu quelques réticences, non ?
peut être oui…. j’avoue que c’est quelque chose qui me plait moyen. Mais c’est surtout les personnages qui ne m’ont pas charmés 🙁
Moins attachants c’est certain !
c’est ce qui m’a déçue 🙁
oui, je comprends :/
Un livre différent du précédent, mais que j’ai beaucoup apprécié quand même 🙂 !
Oui, différent. ça peut surprendre, mais c’est une bonne chose au final, à mon sens