Fissures
Jenny débute comme le roman ordinaire d’un couple en perdition. Des bases claires, tangibles, faussement banales, qui vont brusquement s’effriter lorsque la femme disparaît.
Tout change ensuite. Le personnage principal perd peu à peu pied, et le lecteur avec lui.
La réalité, ou ce que l’on croit d’elle, se fissure,
se craquelle.
Le récit en devient perturbant,
disruptant,
désorientant.
Les bases qu’on croyait solides deviennent des sables mouvants. Plus le lecteur s’y débat, plus il s’enfonce dans la folie d’un récit tortillant et pervers. Une intrigue qui plonge toujours plus profond dans les béances d’un personnage qui touche le fond (et creuse encore).
Monstruosité et laideur
Il faut dire que Bradley Hayden (le protagoniste en question) rencontre cette fameuse Jenny au cours de ses recherches pour retrouver sa femme. Une femme de poids, dans tous les sens du terme, le genre de personnage qu’on ne peut oublier. Jamais.
Impossible de décrire en quelques mots cette Jenny, tant sa personnalité, ses actes et ses antécédents sont d’une incroyable complexité. Monstruosité et laideur (et ce n’est pas de son physique dont je parle, il n’est qu’une conséquence).
Je l’ai dit, ce thriller aliénant et hallucinant se lit indépendamment. Cependant les liens avec les deux autres romans sont prégnants. Le récit est, une fois de plus, non linéaire et la thématique de la manipulation mentale omniprésente. Fabrice Colin est un manipulateur de premier ordre.
L’art de la fiction à son paroxysme
« L’imagination n’est que l’étendard de la subjectivité », c’est l’auteur qui le dit lui-même dans son livre. Il y pousse l’art et le pouvoir de la fiction à son paroxysme (vous comprendrez en découvrant l’histoire). Il serait criminel d’en dire davantage (d’ailleurs je vous conseille de survoler la 4ème de couverture qui en dit beaucoup trop, à mon goût).
Jenny est un thriller particulièrement dérangeant, mais bien davantage qu’un simple thriller. Fabrice Colin est capable d’envolée stylistiques de toute beauté tout autant que de descriptions d’une rare cruauté (le passage qui se déroule en forêt restera marqué au fer rouge dans mon esprit).
Complexe, désenchanté, désorientant. Prenant, stressant, fascinant. Émouvant parfois aussi. Jenny est tout ça à la fois. Avec ce volet, le triptyque américain de Fabrice Colin se referme avec violence, et on le prend en pleine tronche. Pour moi, sans aucun doute le meilleur des trois.
Sortie : 10 novembre 2016
Éditeur : Sonatine
Genre : Thriller
Ce que j’ai particulièrement aimé :
L’intrique sombre et labyrinthique
Le personnage de Jenny
L’écriture
4° de couverture
Cayucos, Californie. Dans une villa au bord du Pacifique, un homme désespéré se confie. Dans la baignoire à l’étage, le cadavre d’une femme obèse. Comment est-il arrivé ici ? Le moment est venu pour l’homme de raconter son histoire.
Quelques mois plus tôt… Après la disparition de son épouse, le journaliste Bradley Hayden, détruit, s’étourdit dans des liaisons sans lendemain via un site de rencontres. Un jour se présente une femme qui ne correspond en rien à la description qu’elle a faite d’elle. Jenny, 300 livres, QI redoutable, lui montre une vidéo de son épouse. April est en vie. Elle ne le restera que s’il lui obéit en tout. Dès lors, Bradley est contraint de suivre Jenny dans une épopée meurtrière.
Qui est vraiment Jenny ? A-t-elle choisi April au hasard ? Bradley pourra-t-il retrouver sa femme à temps ?
Catégories :Littérature
Bon, je vais noter ce titre et les deux premiers aussi, parce que je ne connais pas du tout cet auteur…mais tes avis me donnent envie de le faire!
Bonne journée Yvan ^_^
Attention à ce voyage qui n’est pas de tout repos pour la santé mentale des lecteurs ;-). Bonne journée, Cheyenne !
Ah je ne savais pas que c’était un tryptique….Du coup, je me dis que j’ai sans doute raté quelque chose….
Oui et non. Il y a des liens à la fin mais si tu ne l’a pas vu, ça ne change pas grand chose
A offrir à sa belle-mère pour Noël ! Afin qu’elle vous déteste encore plus & qu’elle vous prenne définitivement pour un dingue ! Arf ! :p
Ahah oui résultat assuré 😉
Tu me tentes, vil tentateur !! Et tu m’énerves à me tenter de la sorte en plus 😈 Mais puisque c’est sûrement pour la bonne cause, je te pardonne ! 😀
C’est pour la bonne cause oui, celle de la bonne littérature
C’est toujours pour la bonne cause avec toi et toujours pour de la bonne littérature aussi… tu n’as jamais essayé de faire démarcheur d’encyclopédies en 36 volumes ??? Tu aurais fait un tabac 😉
Genre vendre les 36 volumes au prix de 48 😉
ABSOLUMENT !! Tu as tout compris au commerce, toi, on va faire des affaires du tonnerre avec toi comme démarcheur !
Ça me tente assez. .. ils se lisent indépendamment ?
Oui, tu peux. Celui-ci en priorité alors s’il faut choisir
ok
En lecture !
A cause de toi ou grace à toi, vas savoir ! 😉
On verra à la fin de ta lecture 😉
Et oui, on verra ! 😉