Jérôme Camut et Nathalie Hug ne font pas dans la demi-mesure, ça n’a jamais été leur style, et ce troisième tome de W3 en est quelque part l’accomplissement. Une sorte de démesure qui permet de prendre la mesure de l’humanité des personnages.
Encore plus loin
Pas facile de proposer un nouveau tome sans tomber dans la redite ni tourner en rond. Le risque existait vraiment, mais les Camhug sont aguerris à ce genre d’exercice d’équilibristes. Leur tétralogie des Voies de l’ombre l’avait déjà prouvé, W3 ne fait qu’enfoncer le clou : ce troisième épisode va plus loin encore, et dans d’autres directions aussi.
Il faut dire que ceux qui ont lu le tome 2 doivent être, comme moi, encore sous le choc, un an après. Encore fébriles et interrogatifs tant son final nous avait laissé sans voix. De quoi se jeter avidement sur les premiers chapitres et les avaler en apnée, avec le palpitant qui s’emballe ; émotions à fleur de peau.
Grand huit d’émotions
Et ce n’est que le début. Sincèrement, j’ai été embarqué, comme rarement, dans un grand huit d’émotions. Secoué, ballotté, et surtout ému.
C’est une pure magie que de donner ainsi vie à des êtres de papier, de nous les rendre tangibles et si proches qu’on à l’impression qu’ils font partie intégrante de notre vie. Ne comptez pas sur moi pour vous dire quoi que ce soit concernant ceux qui sont encore debout après l’explosif tome 2. Comptez sur moi, par contre, pour insister sur le fait que nombre de ces personnages sont devenus de vrais proches, qui resteront présents dans un coin de mon esprit, même si la série s’achève ici.
Le calice jusqu’à la lie est l’apothéose qu’on attendait. Un récit prenant et parfois bouleversant. Une intrigue tentaculaire et ancrée dans la réalité, qui part dans tous les sens sans pour autant nous perdre en chemin. Une histoire engagée, qui prouve qu’un thriller peut faire passer des messages forts et nous enchaîner durablement à ceux qui la composent. Une partition orchestrée de mains de maîtres par les deux auteurs qui ont puisé dans leurs tripes, ça se sent. Une capacité étonnante à mettre du liant dans cette histoire où les protagonistes sont liés par le sang.
Immersion
A coups de chapitres très courts et de dialogues incisifs, l’intrigue éclate à travers le monde, avec des acteurs qui font partie d’un jeu qui les dépasse parfois (souvent même, pour certains…).
Une plongée dans des trafics où la tension est parfois extrême, sorte d’état de guerre en nuances de gris foncé. Une immersion dans les dérives de notre société de consommation et dans les abjections que peut perpétrer l’homme.
Suivre cette histoire n’est pas un long fleuve tranquille, mieux vaut ne pas baisser sa garde. Une fois de plus, les Camhug m’auront secoué comme jamais, avec des rebondissements du genre à me faire blasphémer à voix haute. Pour vous dire, un des événements m’a fait poser le roman durant une heure entière, estomaqué que j’étais, le regard dans le vide à me dire qu’il n’y a vraiment que Jérôme Camut et Nathalie Hug pour oser aller si loin.
Derrière la violence, une profonde humanité
Ce tome 3 est sans doute le plus émouvant, parce qu’on a vécu tant de choses avec ces personnages-là. Le deuil, la violence, le dégoût, la rédemption, l’amour… Parce qu’on a été touché par leurs failles et leurs parcours chaotiques, aussi.
Un troisième tome qui aura repoussé les limites du genre et où la violence du monde des hommes aura permis de révéler la profonde humanité de certains. C’est sans doute cela le plus important.
Sortie : 01 avril 2016
Éditeur : Telemaque
Genre : thriller
Mon ressenti de lecture :
Profondeur : 9/10
Dimension de l’histoire : 8/10
Psychologie : 8/10
Qualité de l’écriture : 8/10
Émotions : 9/10
Note générale : 8,5/10
4° de couverture
Les locaux de W3 ont été soufflés par une terrible explosion…Qui est responsable de ce massacre ?
Ceux qui ont échappé à la mort vont très vite comprendre qu’ils ne sont pas sortis d’affaire.
Sur les décombres encore fumants de l’immeuble, les drames se nouent et les destins s’entrelacent une dernière fois.
La plus unie des familles peut-elle résister à tant d’horreur ?
Catégories :Littérature
Rhoooo quelle magnifique chronique ! Je l’ai commencé ce matin !!!!
Donc tu l’auras fini pour demain pour en parler aux auteurs ahahah
Non looool
Mais j’aurais de quoi amorcer la discussion 😉
Et je n’arrive que samedi moi 😊
Ah zut 😉
La faute au gardien qui etait en vacances, il est arrivé vendredi mais je ne l’ai récupéré qu’hier 😊
Ça promet, j’ai des frissons rien qu’en lisant ta chronique !!
C’est rien par rapport aux frissons que tu auras en le lisant 😉
Je ne sais pas si l’événement auquel tu fais référence est le même que le mien mais je viens de finir le chapitre 167 et je ne peux pas continuer ma lecture pour l’instant tant je suis sous le choc…
Je ne me souviens plus du chapitre, mais je suis sur qu’on parle de la même chose… Chut 😉
Vers la page 680… oui oui chut t’inquiète pas 😉
chronique de maître pour un livre de maître! …..pure bonheur.
Merci !
Je suis déjà en immersion !
Merci sire Yvan pour cette belle chronique !
Dès que je l’ai, je le lis avec le 2 !!
Oh le pied que de lire les deux à la suite !
Comme je fis avec Shining et dr Sleep… je vais essayer de prendre mon pied avec les deux à la suite ! 😉
Boulimique, va 😉
Oui, mais je me fais pas vomir ensuite ! Ah non, ça, ce sont les anorexiques… moi, je bouffe !!!
Que j’ai hâte! !
Moi je leur met 10.
Voilà !!!