Policier pré-apocalyptique
Avec un tel pitch, vous imaginez vous retrouver avec un scénario entièrement basé sur les prémices de cette catastrophe annoncée. Vous avez tort. La force du roman de Ben H. Winters et ce qui le fait sortir du lot, c’est que dans cet environnement pré-apocalyptique se déroule une enquête policière volontairement old school.
Ce J-77 est en fait le deuxième tome d’une trilogie entamée en 2015 avec Dernier meurtre avant la fin du monde. Un triptyque donc, avec un tome numéro deux qui a la particularité de ne pas imposer la lecture du précédent. Bien sûr, c’est bien mieux d’avoir lu le démarrage, mais cette intrigue spécifique peut également se lire individuellement. C’est suffisamment rare pour le signaler.
Cette particularité fait que l’on suit une vraie enquête policière (une disparition), menée par un flic qui ne lâche rien (enfin ex-flic, la notion d’enquêteur n’a plus grand sens dans ce monde à la dérive).
Se créer un but
Hank Palace est un (jeune) homme à part. Là où l’imminence de la destruction annoncée fait que le concept de « sens de la vie » n’a plus trop de raison d’être, lui il garde des valeurs. Droit dans ses bottes, son costume, sa cravate et ses principes, il continue à vouloir faire son métier coûte que coûte, même à titre bénévole.
Étonnant et attachant personnage qui tente de se créer un but et de combattre l’inutilité de son rôle. Malgré la chienlit, il continue son enquête. Malgré le désordre total, il poursuit sa quête.
Une investigation qui démarre de manière banale (la disparition d’un simple quidam, mari de son ancienne nounou), pour prendre ensuite une direction inattendue. Car enquêter dans un monde qui tombe en miettes donne des couleurs particulières à cette recherche. Tons sombres, ambiance mélancolique.
Meilleur équilibre
Là où, dans le premier tome, j’avais trouvé que Ben H. Winters en gardait un peu trop sous la semelle concernant l’ambiance pré-apocalyptique, à J-77 les choses changent. Les impacts de la fin annoncée sont bien plus marqués et influencent grandement l’enquête, malgré la volonté désespérée du personnage principal de vouloir s’en extraire. Un équilibre entre les deux – catastrophisme et polar traditionnel – que j’ai trouvé plus réussi que dans le premier livre.
Une lecture à différents niveaux, qui permet à l’auteur de développer quelques thématiques très actuelles (comme de parler des flots de réfugiés à la recherche de ressources, par exemple).
J-77 est un livre clairement attachant, vraiment intéressant, un peu inégal peut être, mais qui donne réellement envie de retrouver cette ambiance particulière lors du dernier tome. Un bon moment de lecture.
Citation :
Pages 125-126 « Il y a une facette de mon caractère qui a tendance à se jeter sur un problème difficile mais potentiellement soluble, plutôt qu’affronter le vaste problème insoluble qui serait la seule chose que je verrais, si je levais mon nez – au sens propre comme au figuré – de mes carnets bleus. (…).
C’est ce qui a un sens pour moi, et ce depuis longtemps. Une grande partie des dangers et du déclin que connaît le monde actuel n’étaient pas inéluctables, mais découlent du fait que tout le monde, dans sa terreur, fuit toutes ces choses qui ont un sens depuis toujours. »
Sortie : 04 février 2016
Éditeur : Super 8
Genre : Polar pré-apocalyptique
Traduction : Valérie Le Plouhinec
Notes :
Profondeur : 7/10
Dimension de l’histoire : 7/10
Psychologie : 7/10
Qualité de l’écriture : 7/10
Émotions : 7/10
Note générale : 7/10
4° de couverture
La fin du monde ? Elle arrive. Dans 77 jours maintenant, l’astéroïde 2011GV1 va s’écraser sur Terre, quelque part en Indonésie, et c’en sera fini de l’humanité.
Plutôt que de se lever le matin pour aller travailler, les Américains – et on les comprend – préfèrent concrétiser d’urgence la liste des cent choses qu’ils ont envie de faire avant de mourir avec, évidemment, tous les excès que cela implique. Pourtant, il reste un homme, un seul, bien décidé à faire son job jusqu’au bout : Hank Palace, ancien flic de la police de Concord. Déterminé à retrouver Brett Cavatone, le mari de sa nounou qui a mystérieusement disparu, Hank se lance dans une quête désespérée, et rien ne semble pouvoir l’arrêter. Mais son courage et sa droiture suffiront-ils ? Car rien n’est simple dans un pays livré à une anarchie sans nom, où l’électricité et les télécommunications ont rendu l’âme et où les pillages sont quotidiens.
Catégories :Littérature
Il me plait beaucoup. Grâce à ton article, je rajoute ce tome et le 1 sur ma liste. Merci
curieux de voir ce que tu en penseras 😉
Ah yes !!! Ils ont sorti la suite !!!
Mais il n’a pas l’air de t’avoir emballé plus que ça, dirait-on ?
Ahaha, je me note dans un coin de ma tête de me faire la trilogie….J’attends encore le tome 3 du coup, mais rien que pour l’ambiance, je suis bien intéressée!!!!;)
il te reste des coins dans ta tête ?? 😉
Le premier, est déjà dans ma PAL, je note celui-ci 😉 pour les lire, vais peut être attendre le 3 😀
il va venir vite, il sort en septembre ce troisième tome
Je ne sais pas… Pas trop tenté je suis. Déjà point trop tenté par le premier, je reste sur ma première impression. Pas trop ma came, je pense… 🙂
tu serais peut-être étonné 😉 c’est un vrai polar (mais pas que)
Note bien, je ne dis jamais jamais… 😉
J’avais aimé Dernier meurtre avant la fin du monde m^me si j’avais les m^me réserve que toi.
Aussi c’est avec plaisir que je prendrais le temps de lire celui-ci mais pas dans l’immédiat.
Alors meri pour ton ressenti cher Yvan, malgré tes petits bémols, tu donnes envie de la découvrir 😉 🙂
j’ai bien aimé, pas le livre du siècle mais c’est une lecture vraiment chouette
Je ne demande qu’à voir ! 😉
J’avais aussi des réserves sur le premier, mais je lirai le 2 avec plaisir, vu que tu nous en parles quand même en bien. 7/10 c’est de la bonne came. Tiens, au fait, je ne vois plus tes bouquins pour les cotations ??
Oui c’est une lecture sympa. L’image avec les bouquins qui donnait la note en image me mettait le souk quand je publiais sur FB, j’ai mis de côté l’idée
Le souk, tout de suite les grands mots !! Le vilain qui foutait le bordel, voilà, il a terminé à la poubelle !
Je me souviens de ta chronique du premier tome et je suis restée sur ta déception d’alors. Si celui ci se lit indépendamment de l’autre, je vais peut être me laisser tenter
ça reste une suite, mais effectivement il peut se lire seul. Une lecture sympa
mmm… sympa ne me suffit pas venant de toi 🙂
Comme toi avec ta chronique du jour, pourtant Fran sait qu’on est clones 😉
pas assez à priori! lol
ceci dit, j’ai vraiment bien aimé, je ne regrette pas ses conseils 🙂
On ne peut pas lire que des chefs d’oeuvre, hein 😉
si c’était le cas, ça se saurait! 🙂