Les histoires cruelles finissent mal (en général) – Nicolas Cauchy

chronique littéraire

On dirait bien que Nicolas Cauchy n’aime pas trop Noël. Il n’est sans doute pas le seul.

Transgresser les règles

Il a, en tout cas, une manière bien à lui de célébrer les prémices de l’événement. Tant qu’à transgresser les règles établies, autant en utiliser les codes. Les histoires cruelles finissent mal (en général) est un recueil de nouvelles : 24 courts récits pour égrainer les 24 jours avant la grande fête commerciale. A la manière d’un calendrier de l’Avent, 24 histoires de l’avant pour des Noëls cruels.

Ces histoires sont bien noires. Violence des sentiments, dureté des situations, brutalité des circonstances. Des scénettes du quotidien dont le moins que l’on puisse dire est qu’elles ne mettent pas en lumière le meilleur de l’homme, entre bassesses et déchéances.

A picorer ou à avaler cul sec

Voilà donc un recueil qui peut se picorer, jour après jour, pour garder sa logique de construction. Mais il peut également se déguster cul sec, comme je l’ai fait, mais attention à la gueule de bois en sortant.

N’allez pas croire que Nicolas Cauchy tombe dans la facilité et la grossièreté pour autant. Même lorsque le sujet est brut de décoffrage, la nouvelle est toujours enrobée de beaux et bons mots ; un bel emballage pour des situations souvent sordides.

Doux-amer

Car la grande qualité de ce calendrier littéraire est bien la plume de l’auteur et sa manière doucereuse de raconter une histoire en 10 petites pages. C’est court, mais il arrive à nous faire entrer très vite dans l’univers des personnages, avec quelques chutes finales bien vues, même si d’autres sont plus convenues.

Ce sont bien cette ambiance douce-amère, son ton à la fois tout en retenue, pince-sans-rire, et ses personnages touchants, qui font la force de ce livre. Toucher le lecteur, alors que les situations sont plutôt immorales, n’est pas donné à tous les raconteurs d’histoires.

Nicolas Cauchy est bien un conteur des temps modernes ou des situations intemporelles, et sa belle écriture rend son recueil de nouvelles profondément humain. Et tant pis (ou tant mieux) si ça ne va pas dans le sens des lumières imposées de fin d’année.

Sortie : 05 novembre 2015

Éditeur Belfond

Genre : nouvelles

Notes :

Psychologie : 7/10

Qualité de l’écriture : 8/10

Émotions : 7/10

Note générale : 7/10

4° de couverture

Pourquoi ce cadre d’entreprise tente-t-il désespérément d’effacer son numéro de portable inscrit sur le mur ? Qui sauvera cette jeune fille offerte au caïd local ? Et qui a bien pu souhaiter la mort du grand écrivain si talentueux ?

Cette année, Noël sent le sapin avec les 24 anti-héros de ces Histoires cruelles qui finiront vraiment très mal (en général). Petits arrangements entre ennemis et bassesses quotidiennes, micmacs de couples à la dérive et vengeances bien macérées : bienvenue dans le monde merveilleux des pères-Noël assassins et des calendriers de l’avent macabres…



Catégories :Littérature

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8 réponses

  1. J’ai vu l’autre jour que Babélio avait mis un lien pour pouvoir télécharger les 6 premiers contes… mais j’ai laissé tomber la procédure en voyant qu’il fallait s’enregistrer sur Adobe ou quelque chose comme ça… les tralala me découragent 😀
    Merci pour cette chronique en tout cas 😉

  2. Tu en parles très bien, et je ne doute pas de son succès, mais moi je passe mon tour sur celui ci, bien que l’idée du calendrier de l’avant soit sympa, je ne suis pas fan des nouvelles…..;)
    Très joli partage comme toujours!!!;)

  3. J’aime bien le message subliminal barré 😉
    Bon d’accord c’est pas très subliminal. ..

  4. belette2911 – Grande amatrice de Conan Doyle et de son "consultant detective", Sherlock Holmes... Dévoreuse de bouquins, aussi ! Cannibal Lecteur... dévorant des tonnes de livres sans jamais être rassasiée, voilà ce que je suis.

    J’aime aussi ce que tu as barré, mais fallait pas le barrer, c’est ainsi, cette fête familiale qui était si bien avant est juste commerciale, comme tout le reste. Business is bunisess… Je note cette petite chose parce que je déteste les fêtes de fin d’année et que je ne désire qu’une chose : les passer au chaud à la maison, chez moi, ou chez mes parents avec les très proches et rien d’autre, sans tralala et tout le reste 😉

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      C’est qui ce tralala ? Il n’a pas l’air gentil

      • belette2911 – Grande amatrice de Conan Doyle et de son "consultant detective", Sherlock Holmes... Dévoreuse de bouquins, aussi ! Cannibal Lecteur... dévorant des tonnes de livres sans jamais être rassasiée, voilà ce que je suis.

        On te le présentera un jour… ;-))

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