Inclassable
Roman en forme de questionnement sur la création littéraire tout autant qu’un thriller atypique, Le contrat Salinger est un livre étonnant et assez inclassable.
En le structurant comme un thriller psychologique (qu’il n’est pas vraiment), Adam Langer profite surtout de sa construction intelligente pour proposer une peinture du milieu littéraire. Le genre de portrait acide d’un univers qui n’est tendre pour personne, loin de toute naïveté.
Allégorie paranoïaque
Voici donc une histoire qui joue avec les codes du roman noir pour proposer un allégorie sur le « boulot » d’écrivain. Une sorte de suspense initiatique, un brin parano. Une histoire où la frontière entre fiction et réalité est ténue, à l’image de ces illustres romanciers (dont Salinger et son mythique L’attrape-coeurs) qui y prennent une part à travers la puissance de leurs œuvres. Et avec un personnage principal du même nom que l’auteur du présent roman.
Adam Langer ne se prend pour autant pas la tête, l’aspect ludique du récit n’est pas oublié, et les 350 pages se tournent vite et plutôt bien. Il est juste un peu dommage, à mon sens, que l’auteur n’ait pas davantage développé cette partie ludique de l’histoire, tout comme son aspect émotionnel, tant il y avait matière (à l’image du final bien troussé et touchant).
Doux amer
Il n’en reste pas moins que ce roman est une intéressante réussite, décalée, amère et pourtant aimante de ce microcosme littéraire.
« Un grand écrivain est un martyr qui ne mourra pas, voilà tout », disait Honoré de Balzac dans les Illusions perdues. Oui, être écrivain est un sacerdoce et n’est vraiment pas de tout repos, Adam Langer nous le prouve, une fois de plus avec son Contrat Salinger.
Le livre en un mot : inclassable.
Sortie : 20 août 2015
Éditeur : Super 8
Genre : Roman noir / thriller
Notes :
Profondeur : 8/10
Dimension de l’histoire : 7/10
Psychologie : 7/10
Qualité de l’écriture : 7/10
Émotions : 6/10
Note générale : 7/10
4° de couverture
Journaliste sur le retour, Adam Langer s’ennuie loin de New York. Jusqu’à ce que sa route croise celle d’une vieille connaissance, Conner Joyce – auteur de thrillers à succès sur le retour –, venu à Bloomington, Indiana, pour assurer péniblement la promotion de son dernier roman. Bientôt, Conner révèle à Adam qu’il a reçu une offre des plus étonnantes : celle d’un certain Dexter Dunford (« Dex »), homme d’affaires richissime flanqué d’un inquiétant garde du corps, qui lui propose d’écrire un roman rien que pour lui, moyennant une rétribution considérable. Où est le piège ? Le contrat, précise Conner, s’assortit de certaines clauses bien spécifiques : d’abord, le livre rejoindra la collection privée d’exemplaires uniques de Dex, pour lequel ont déjà travaillé des écrivains aussi renommés que Thomas Pynchon, Norman Mailer ou J.D. Salinger, et disparaîtra avec lui. Ensuite, Dex se réserve le droit d’apporter quelques modifications au manuscrit. Pour finir, l’accord doit rester absolument secret.
Tandis qu’Adam devient le confident exclusif de Conner, l’attitude de Dex à l’égard de son ami devient de plus en plus inquiétante, et les problèmes s’accumulent. L’homme n’a évidemment rien d’un philanthrope, et le contrat que Conner a signé commence à ressembler à un pacte faustien.
Catégories :Littérature
Alléchante chronique 🙂
Et j’aime beaucoup la citation de Balzac :-))
Il a l’air encore très original ce nouveau Super8.
Oui encore un Super 8 à part, mélange de classique et d’originalité. L’auteur aurait ou aller plus loin par contre
Oui du coup je suis pas sûr de le placer en priorité dans mes prochains achats 🙂
Pourquoi pas??? Mais pas une priorité non plus….;)
ARGH !! Je note, je note… moi qui m’étais exilée trois jours à la campagne, je reviens et vous me faites ajouter des romans ! Bougre de petits salopards ! 😛
Super 8 le retour ?
Ta chronique est superbe mon ami mais je ne suis pas sûre d’accrocher au pitch. 🙂
Un bon bouquin mais quelques réserves q
c’est bien pour ça que je vais m’abstenir sur celui là 🙂