L’enfer de Church Street – Jake Hinkson

chronique littéraire

Mes bien chers sœurs, mes bien chers frères, l’enfer s’est abattu sur Church Street. Jake Hinkson vient nous conter cette terrible histoire.

Pandémonium

Avertissement aux grenouilles de bénitier, ce récit risque fort de heurter vos fondements. L’auteur, fils de prêcheur baptiste, n’y va pas par quatre chemins pour dépeindre en noir l’univers si particulier de cette (ces) communauté(s) religieuse(s) américaine(s).

C’est noir, cynique, cruel et iconoclaste. Le personnage principal à beau être représentant du seigneur, il n’en est pas moins surtout représentant de lui-même, au point de devenir le principal acteur de ce pandémonium qu’est L’enfer de Church Street.

Du piquant… qui manque de piquant

Je suis rentré dans cette lecture avec de grandes attentes (trop ?) et je n’en suis pas ressorti rassasié comme je l’espérais. Un premier tiers de roman qui ne m’a pas accroché du tout (c’est ennuyeux quand le livre ne fait que 230 pages…), et que j’ai trouvé assez plat. Moi qui m’attendais à un style très enlevé, je l’ai trouvé au contraire un peu banal et manquant de piquant. Oui, je m’attendais à bien plus irrévérencieux encore.

Certaines saillies sont bien senties, mais ce n’est qu’après ce premier tiers que l’histoire prend enfin une tournure inattendue. S’ensuit une accumulation de violence, décrite paradoxalement de manière assez clinique (c’est le personnage principal qui parle), et qui rend le récit autrement plus plaisant.

Pas au bout de son idée

Las, il n’empêche que le sentiment que l’auteur n’est pas allé au bout de son idée, ne m’a jamais quitté. Ni cette impression qu’avec une écriture plus acérée encore, l’intrigue aurait pu davantage sortir du lot.

Une lecture qui n’a donc que partiellement atteint son but, décevante par rapport à ma stimulation de départ. Un sentiment d’inachevé qui n’a cependant pas complètement gâché le plaisir de ce prêche agréable, même si peu mémorable me concernant.

Mais ne vous arrêtez pas à mon seul ressenti, allez lire d’autres avis sur ce roman, les ouailles de Hinkson sont légion (je suis bien seul à si peu croire en ce livre, hérétique que je suis !) :

L’avis de Black Novel

L’avis de C’est contagieux 

L’avis de passion Polar

L’avis de Cannibales Lecteurs

L’avis de The big blowdown

Le livre en un mot : incroyant.

Sortie : 05 mars 2015

Éditeur Gallmeister

Genre : Roman noir

Notes :

Profondeur : 6/10

Dimension de l’histoire : 5/10

Psychologie : 6/10

Qualité de l’écriture : 6/10

Émotions : 5/10

Note générale : 5,5/10

4° de couverture

Geoffrey Webb est en train de se faire braquer sur un parking. Et cette situation lui convient bien, il en redemanderait même. À son agresseur, il propose un marché : empocher les trois mille dollars qui se trouvent dans son portefeuille, le dépouiller de tout s’il le faut, en échange de cinq heures de voiture jusqu’à Little Rock, en Arkansas. Webb a besoin de se confesser. Ce braquage et ce pistolet pointé sur lui, il les mérite. Et il est prêt à expliquer pourquoi.



Catégories :Littérature

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28 réponses

  1. Il semblerait, mon cher ami, que nous ne soyons en décalage sur les romans noirs. Mais ce n’est pas grave quand on lit un avis aussi documenté que le tien. Magnifique billet, franchement ! Amitiés

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      pas toujours en décalage, regarde concernant Ellory et Papillon de nuit par exemple. Celui-ci m’est passé complètement au dessus de la tête en effet… Peut être justement parce qu’un Ellory développe longuement, et fait passer davantage d’émotions (et écrit de manière plus personnelle)

  2. Collectif Polar : chronique de nuit – Simple bibliothécaire férue de toutes les littératures policières et de l'imaginaire.

    C’est marrant, moi c’est justement cette écriture froide, clinique pour ne pas dire factuelle que j’ai apprécié dans ce roman.
    Cette mise à distance m’a permis de mieux appréhender le sujet.
    Mais je comprends parfaitement que cela justement peut aussi laisser de marbre.
    Merci pour ce billet contrasté, peut-être d’autres lecteurs y mettront du coup moins d’affect lors de leur découverte. 😉

  3. Yvan, si nous ne sommes effectivement pas du tout d’accord sur ce coup-là, je te dis bravo d’avoir su argumenter et expliquer aussi bien ton ressenti. Dommage que tu ne sois pas rentré dans ce roman – que je suis content d’avoir lu avant, tu m’aurais presque fait douter 😉

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      Tant mieux alors et c’est le but de mettre en avant ton avis justement 😉

  4. belette2911 – Grande amatrice de Conan Doyle et de son "consultant detective", Sherlock Holmes... Dévoreuse de bouquins, aussi ! Cannibal Lecteur... dévorant des tonnes de livres sans jamais être rassasiée, voilà ce que je suis.

    « Certaines saillies sont bien senties »… et ça va ?? Pas trop mal au c** ? Parce que bon, une saillie, ça va, trop de saillies, bonjours les dégâts ! C’est un jeune homme qui entre dans un bar et commande un Whisky. Le barman le sert et le jeune homme boit son verre d’un seul trait.
    Le barman surpris lui demande ce qu’il lui arrive.
    L’homme répond :
    – Je viens de baiser pour la première fois.
    – Ah mais ça compte ça dans la vie d’un homme…
    – Tenez je vous offre un deuxième Whisky pour fêter ça ! Et vous recommencerez ?
    – Oui, quand j’aurais un petit peu moins mal au cul…

    Ok, je dois lire ce roman, je vais oublier ta chronique et voir ce que moi j’en pense. 😉

    Une belle chronique argumentée et une belle entrée en matière (mais merde, je pourrai plus la faire, celle-là !).

  5. Je ne sais pas du coup, si je me précipite sur celui ci…..écriture trop impersonnelle, et thème violent, je sais pas si ça fait bon ménage chez moi…..:(
    Y’a juste le theme religieux qui me branche bien…..
    Bref, si je trouve en bibli j’essayerais, mais sinon je passe……

  6. Smadj – Plus que des quatrièmes de couverture, plus que des résumés de films, c'est de la passion et de l'émotion que vous découvrirez ici.

    Ah dieu qu’elle est superbe ta chronique, c’est une de mes préférées 🙂
    Je comprends tout à fait pourquoi tu n’as pas accroché au bouquin car pendant toute la lecture j’ai oscille entre les deux. Mais les saillies m’ont séduit et délicieusement amusé.
    Pas un bouquin inoubliable ceoendant

  7. Pas de boogie woogie pour toi mon frère? 😉
    Ben tu sais quoi, je l’avais dans ma liste et je viens de le rayer! lol
    Je suis assez d’accord avec David, j’ai adoré te lire!
    Quel talent 🙂

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      c’est marrant, je ne suis pas satisfait de ma chronique pourtant

  8. Vincent Garcia – Montpellier

    Pour ma part, j’avais bien aimé le côté un peu décalé de ce bouquin, transgressif et non dénué d’humour.
    Mais je respecte ton jugement, et ton sentiment de quelque chose d’incomplet dans ce roman…

  9. Je partage totalement ton ressenti sur cette lecture. 🙂

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      merci je me sens moins seul 😉

      • Je n’ai pas lu son autre roman dans la même collection. Tu l’as lu?

        • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

          non, on va dire que pour l’instant je ne vais pas tester 😉

          • sauf si le hasard met le livre entre tes mains 🙂

            • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

              je laisse peu de place au hasard pour mes lectures ;-). C’est à l’envie ou selon les avis des blogueurs ou lecteurs

              • c’est une forme de hasard 🙂
                Par exemple, tout à l’heure une copinaute a déposé un livre sur ma boîte aux lettres et je n’avais pas prévu de lire tout de suite. Et voilà, cela sera ma prochaine lecture 🙂

  10. ah ben mince dit dont je suis surpris d’apprendre que tu n’as pas trop apprécié le roman ! pour ma part je me reprocherai de l’avis de Genevieve de collectif polar ! tu le sais j’ai pour ma part adoré. Mais bon on va pas mettre un contrat sur la tête pour ca ! 🙂 c’est toujours bon d’avoir des avis divergeant quand ils sont argumentés, ca aide aussi à comprendre ce que son pote n’a pas aimé ! :)belle analyse de ton ressenti tout de même.

Rétroliens

  1. L’enfer de Church Street – Jake Hinkson | 22h05 rue des Dames

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