Le thriller psychologique a le vent en poupe. Pas facile de se faire une place dans la pléthore de sorties du genre. S.K. Tremayne s’y essaye, ou plutôt un auteur connu s’y penche, sous pseudonyme (il ne vous reste plus qu’à chercher sur internet).

Gémellité

Bienvenue au fin fond de l’Écosse, sur une île dont les seuls habitants sont un couple d’ex-citadins et leur petite fille, survivante au décès de sa sœur jumelle.

Ce contexte vous permet déjà de vous faire une petite idée de l’ambiance générale. Quant à l’intrigue elle-même, n’imaginez pas deviner où l’auteur veut vous emmener.

Le thème de la gémellité a été mainte fois traité par le passé, et pourtant Tremayne arrive à lui redonner un second souffle. Sa manière de traiter le sujet est passionnante, on sent qu’il (ou elle) a longuement travaillé le sujet, pour en tirer une histoire assez incroyable.

Le doute face au postulat de départ

Il faut dire que l’écrivain part d’un postulat qui peut laisser perplexe (je vous laisse le découvrir). Je me suis demandé, durant les premières pages, comment il allait pouvoir tenir le cap sans se noyer dans le ridicule. Un axiome qui, au contraire, rend très vite ce récit addictif et convainquant.

Croyez-moi si vous le voulez (ou doutez-en), le résultat est assez bluffant. Oui Le doute porte bien son nom, c’est bien ce sentiment qui assaille le lecteur, le questionne, le ronge. S.K. Tremayne a su créer une ambiance (ah ces étonnants paysage écossais), et déployer un univers qui vous bringuebale de certitudes en incertitudes.

La certitude face au résultat

L’histoire est suffisamment originale pour la faire sortir du lot commun, pleine de surprises et sans en faire trop. L’écriture et la construction y sont également pour beaucoup. Une atmosphère à l’anglo-saxonne, avec cette manière si typique de se questionner sur soi-même et cette psychologie fouillée sans jamais tomber dans les excès (jusqu’à un final étonnant, qui m’a plu par sa retenue).

Des thrillers psychologiques j’en ai lu une foultitude, des valises pleines, des cartons entiers, au point d’attendre beaucoup de ce genre de romans. J’ai aimé cette histoire, j’ai été touché par ses personnages et j’ai apprécié la manière de l’auteur de mener sa barque.

Je n’ai maintenant plus d’hésitation, Le doute est une réussite dans le genre, qui mérite vraiment de toucher un large public avide de sensations et d’intrigues intelligentes.

PS 1 : je me refuse en général à publier mes ressentis avant la sortie d’un livre. Je fais ici une exception, car j’ai reçu le roman dans le cadre d’une opération Masse critique du site Babelio, en partenariat avec l’éditeur. Ce partenariat m’impose de publier mon avis un mois maximum après réception du roman. CQFD. Merci beaucoup à eux en tout cas !

PS 2 : malgré ce qui est écrit sur la couverture, comparer ce livre au roman de Gillian Flynn, Les apparences, n’a pas vraiment de sens, selon moi. C’est comme comparer un anglais à un américain, ils parlent la même langue mais ne portent pas le même couvre-chef ;-).

Le livre en un mot : Bringuebalant.

Sortie : 03 septembre 2015

Éditeur : Presses de la cité

Genre : Thriller

Notes :

Profondeur : 7/10

Dimension de l’intrigue : 8/10

Psychologie : 7/10

Qualité de l’écriture : 7/10

Émotions : 7/10

Note générale : 7,5/10

4° de couverture

Un an après le décès accidentel de Lydia, l’une de leurs filles jumelles, Angus et Sarah Moorcroft décident de tout recommencer en changeant d’environnement. Ils rejoignent alors une petite île écossaise qu’ils ont héritée de la grand-mère d’Angus.

Mais l’emménagement ne se passe pas aussi bien que prévu ; Kirstie, leur fille survivante, se met à affirmer qu’elle est en réalité Lydia. Alors qu’un brouillard glacial enveloppe l’île, l’angoisse va grandissant…

Que s’est-il vraiment passé en ce jour fatidique où l’une des deux sœurs a trouvé la mort ?

Catégories :Littérature

Tags:Lu en 2015, Presses de la cité, S.K. Tremayne, Thriller