Nicolas Zeimet
Titre : Comme une ombre dans la ville
Sortie : 06 mai 2015
Éditeur : Toucan Noir
Tu as décidément l’art de te retrouver là où on ne t’attend pas. Ce nouveau roman est totalement différent du précédent…
Je suis du genre à m’affranchir de toute contrainte, donc à ne faire que ce qui me plaît. Ce qui explique que ne suis pas forcément là où l’on m’attend.
C’est un pari, c’est vrai. Mais rien n’est calculé. Si ce troisième roman est différent des deux précédents, c’est parce que j’avais envie de raconter cette histoire-là, avec ses personnages, son décor et son intrigue, sous cet angle-là. Il n’y aurait rien de pire à mes yeux que de devoir réécrire sans arrêt la même histoire.
Je me rends compte que le fait que mes trois premiers romans (ainsi que le quatrième, que je termine actuellement) présentent des univers différents va m’offrir une vraie liberté pour la suite, et j’en suis ravi !
Comment t’est venue cette intrigue ? Avais-tu déjà l’idée au moment d’écrire Seuls les vautours ?
Mon imagination travaille beaucoup, tout le temps, partout. L’idée de Comme une ombre dans la ville m’est venue par hasard, un matin particulièrement heureux où je me suis demandé ce qui se passerait si je pouvais figer le temps. On retrouve cette idée, en toile de fond, tout au long du récit.
Pour ce qui est de l’intrigue autour du Tueur des collines, elle est venue se greffer à ce premier canevas en réponse à une pulsion que je qualifierais de reptilienne : celle de me frotter à ma part d’ombre, que j’avais commencé à explorer dans Seuls les vautours.
Je suis allé très loin dans la noirceur avec ce nouveau roman, et je crois que je suis sevré pour un bon moment. Vous pouvez donc vous attendre à tout à fait autre chose pour la suite…
Quand j’écris un nouveau roman, j’ai toujours en tête la trame du prochain. Celui-ci n’échappe pas à la règle, même si le lancement a été un peu retardé par un voyage aux États-Unis en 2011.
En effet, l’idée de Comme une ombre dans la ville m’est venue avant l’écriture de Seuls les vautours. J’avais prévu d’en commencer la rédaction à mon retour de vacances, mais mon road-trip en Utah a bouleversé mon planning. J’ai fait passer Seuls les vautours en priorité. Jérôme, Kate et Kyle existaient donc déjà, mais je leur ai fait une infidélité, en quelque sorte, au profit de Jake, Betty et Jim.
Une fois de plus l’intrigue se déroule aux États-Unis. C’est ton amour pour ce pays qui l’explique ou penses-tu qu’une telle histoire ne peut se dérouler qu’aux States ?
J’ai toujours aimé voyager et faire voyager. Il arrive parfois que des endroits m’inspirent. Ce fut le cas de l’Utah, qu’on retrouve comme cadre à Seuls les vautours, et de San Francisco. Mais j’aurais tout aussi bien pu planter le décor de Comme une ombre dans la ville à Buenos Aires ou à Sydney.
Après, j’aimais assez l’idée de faire évoluer un personnage d’origine française aux États-Unis. J’aime ce pays, c’est vrai, mais pas aveuglément. Je trouvais amusant de décrypter la culture américaine à travers les yeux d’un étranger. Tout ce qui heurte, surprend ou amuse Jérôme dans le comportement des Américains renforce son décalage par rapport aux autres.
Et puis bien sûr, les rues de San Francisco, le brouillard et l’ombre du Zodiac ajoutaient à l’atmosphère que je voulais pour ce roman.
Pour le prochain, je délaisse les États-Unis pour revenir en France et… ailleurs, dans un endroit du monde que j’ai visité il y a quelques années et pour lequel j’ai eu un vrai coup de cœur.
Il serait criminel de raconter quoi que ce soit de cette intrigue absolument brillante. Comment l’as-tu travaillée ? C’est un peu une histoire à s’arracher les cheveux pour qu’elle tienne la route, non ?
Ce serait criminel, en effet, et je crois que je serais capable du pire si un spoiler se mettait à circuler !
Plus sérieusement, l’élaboration de cette intrigue, qui s’articule autour de différents axes, a nécessité un gros travail de construction. Je me suis fait quelques jolis nœuds au cerveau en l’écrivant, mais c’est une gymnastique très stimulante !
Je ne veux pas trop en dire, mais j’ai dû vérifier la cohérence de nombreuses scènes à la relecture, tout en distillant ce qu’il fallait d’indices pour susciter l’intérêt du lecteur. J’aime jouer avec lui, lui donner des billes, les lui reprendre. Tout est une question de dosage, et celui-ci a été très épineux.
Mon éditeur, Damien Serieyx, m’a aidé à orchestrer tout ça, et je l’en remercie.
Ton personnage principal est dessinateur de comics. Es-tu fan à titre personnel de ce genre de bandes dessinées ?
J’aime bien les super-héros, mais à petites doses. On les voit partout en ce moment ! Un exemple amusant : je traduis actuellement un roman à paraître à l’automne aux Éditions du Toucan, dont le héros est lui aussi auteur de comics !
Pour tout vous dire, je crois que je suis resté un peu bloqué à Spirou, Tintin et Astérix. J’ai grandi avec eux plus qu’avec Spider-Man ou les X-Men. Je ne suis donc pas (complètement) Jérôme Dubois.
Ce qui me plaît dans les comics, c’est l’enjeu dramatique et les personnages abîmés. Ce qui me plaît moins, c’est la prévisibilité. A de rares exceptions près, le héros gagne toujours à la fin… et je ne suis pas fan des happy ends !
L’intérêt d’avoir fait de Jérôme un auteur de comics était de présenter une personnalité en rupture avec le monde qui l’entoure, qui trouve son réconfort dans la fiction. Je me suis moi-même longtemps réfugié dans la lecture pour ne pas me confronter au monde réel. Mais face aux enjeux auxquels il est confronté, Jérôme ne pouvait pas être romancier.
Les comics m’offraient une approche plus graphique, plus immédiate. Et parfaitement raccord avec une particularité de l’intrigue que je n’évoquerai pas ici !
Catégories :Interviews littéraires
Ohhhhhh très tentée je suis….mmmmm…..
fonce !!
Ça pour nous surprendre, il nous a surpris … je suis vraiment curieuse de lire son prochain !! En tout cas une belle personne ce Nicolas !!
l’art du contre-pied n’a plus de secret pour Nicolas Zeimet 😉
Et du coup de pied !! Pour le tacle, il est champion ! Digne d’un Shumacher lors du match France-RFA à la coupe du monde.
mais ça fait moins mal 😉
Oui je confirme !
Le livre est déjà dans ma bibliothèque, et prévu en lecture dans les semaines à venir. Je m’attends donc à être surpris, comme nous le promet ce bon Nicolas…
Belle interview de ce personnage décidément très sympathique, et talentueux… 🙂
Ab que j’aime ce garçon ^^
Et bien, très tentée de lire cet auteur!!!!!Cette interview est géniale!!!;)
Faut que je lise cet auteur. Faut que je lise cet auteur. Faut que je lise cet auteur. …
Faut que tu le lises faut que tu le lises faut que…
on s’est compris! lol
on se comprend toujours 😉
oui frerot 🙂
Et hop ! sur ma PAL depuis cet après-midi, mon p’ti tour à Cultura… 🙂
bonne pioche à Cultura 😉
Bel interview et roman super qui surprend, qui déstabilise et j’aime me faire déstabiliser par un roman. Je me demande bien de quoi le 4ème va parler ;-)) Mais je serai du voyage !
c’est du Barbara Carland le prochain 😉
génial !! avec une histoire d’amour entre toi et David ??? j’achète !!
oui c’est du Cartland, version XXI° siècle :-p
Le top du top !! Vous m’en mettez un de côté ?? Un livre, hein, pas un petit !! je sors !
Ah bah, non, c’est pas encore le bon moment…j’ai pas fini le livre.
Je reviendrai par là, promis 🙂