Interview littéraire 2014 – Alexandra Varrin

interview litteraire

Alexandra Varrin est un peu obsédée par Stephen King. Au point de l’avoir marqué à la culotte durant les cinq jours de son passage à Paris en 2013.

Mais c’est aussi une auteure de talent, avec déjà cinq livres à son actif, et qui a eu la brillante idée de nous parler de ses rencontres avec l’auteur américain.

Son roman, Une semaine dans la vie de Stephen King, est un étonnant mélange de compte-rendu, d’analyse de l’oeuvre du King et de mise à nue personnelle.

Un livre profond et bien pensé. Je suis vraiment heureux de donner la parole à Alexandra Varrin, pour nous parler avec passion de ce livre, de Stephen King et de son parcours personnel à travers les œuvres du Maître.

© de la photographie d’Alexandra Varrin et Stephen King : Jeremy Guerineau, Club Stephen King

Ma chronique du roman

Question rituelle pour démarrer mes interviews, pouvez-vous vous définir en trois mots, juste trois ?

Long ricanement hystérique, je crois que c’est une très bonne définition de mon quotidien, ce que je retire de mes expériences passées, et de mes aspirations dans la vie.

Votre livre est un peu un OVNI littéraire, vous y parlez tout autant de Stephen King, de son œuvre, que de votre vie personnelle. Un peu un livre 3 en 1…

J’avais envie depuis quelques années d’écrire quelque chose au sujet de Stephen King. Je pensais notamment faire un essai sur La Tour Sombre en tant que renouveau du mythe à une époque individualiste, ce qui peut sembler paradoxal et damne en quelque sorte le personnage principal. J’ai toujours eu des tas d’idées sans jamais trouver de forme qui me plaise vraiment, et qui me permette de parler de ma construction identitaire à moi, qui je pense est universelle et devrait toucher toutes les personnes qui se sont non seulement évadées grâce aux livres, mais pour qui les livres font partie intégrante de ce qu’elles sont.

Après le passage de Stephen King en France, je me suis rendue compte que j’avais ma trame, tout simplement : que ces interactions seraient prétextes à jeter un regard rétrospectif sur ses œuvres les plus marquantes pour moi, en me servant de mon exemple personnel de l’enfant que j’étais face à ses premières découvertes littéraires, qui à mon avis devrait rappeler des souvenirs à beaucoup de lecteurs passionnés.

Pour vous, se mettre à nu pour un auteur, ça semble indispensable…

Au-delà, je pense qu’il faut clairement tirer un trait sur la pudeur, sans pour autant exagérer ses défauts non plus, et, si l’on écrit sur soi, essayer de donner sa réalité, en étant sincère. En tant que lectrice, j’ai déjà eu l’impression d’avoir été prise à parti dans des histoires qui ne me concernaient pas et dans lesquelles je n’avais ni les tenants ni les aboutissants.

Dans mes textes j’évoque souvent des choses très personnelles, qu’elles soient positives ou négatives, dans l’idée que sans le masque social de la pudeur, les lecteurs puissent partager ces idées, ces émotions ou même se sentir rassurés à l’idée de s’être déjà retrouvés dans une situation décrite dans un livre sans avoir osé en parler à leurs proches, de peur d’être jugés.

On fait tous globalement du mieux qu’on peut dans la vie, et je crois qu’on a besoin aujourd’hui de personnages, héros ou anti-héros ordinaires, un peu en marge de la course à la performance qu’on subit tous dans notre quotidien.

Le fait de se mettre à nu et de m’inspirer jusqu’alors d’expériences vécues est aussi je pense un manque de maturité qui me cause une certaine appréhension à l’idée d’inventer des personnages de toutes pièces dont la crédibilité poserait peut-être problème puisqu’ils s’appuieraient certes sur des données que je connais, mais avec bien plus de marge de manœuvre créative.

Je crois que c’est une étape que je suis en train d’atteindre, après avoir en quelque sorte bouclé la boucle de ma construction identitaire avec ce dernier livre, Une Semaine dans la vie de Stephen King.

Cela dit pour revenir à votre question de départ, je crois que derrière un ou dix personnages, l’auteur reste définitivement à nu.

Réussir à le suivre à la trace durant ses 5 jours de visite en France a dû vous demander une sacrée dose d’organisation, de culot, de chance et de débrouillardise…

Je savais depuis deux ans qu’il serait en France, deux ans au cours desquels j’ai parcouru chaque jour le site officiel de l’auteur pour avoir des infos plus précises, qui sont apparues trois mois avant les événements. Trois mois au cours desquels j’ai frappé à toutes les portes que je pouvais, certaines connues, certaines inconnus, pour essayer d’assister à un maximum des événement auxquels il était présent.

Ça a impliqué 16 heures dans un sac de couchage devant le MK2 Bibliothèque, la rédaction d’un long mail à l’équipe du Mouv’ à qui j’ai raconté toute ma vie… J’ai eu une partie de chance, je me suis donnée pas mal de moyens aussi, et sans doute que tout ça paraît un peu dingue, mais c’est l’homme qui a créé mes idoles, et c’était ma seule possibilité de le rencontrer pour lui dire merci. Ça n’est donc pas si dingue que ça non plus !

A quel moment a germé l’idée de ce livre ?

J’ai commencé à l’écrire le 24 décembre 2013, soit un peu plus d’un mois après la première rencontre. Au départ je voulais me souvenir de cette semaine sensationnelle, et puis j’ai fait le lien avec mes précédentes velléités d’essai, et tout s’est mis en place assez facilement.

Ce livre est paradoxal, à la fois égoïste et profondément empathique. Un vrai partage…

Égoïste, je comprends, parce que ça reste mon expérience à moi, aussi bien dans les moments que j’ai partagés avec l’écrivain que dans ceux que j’ai partagés, plus jeune, avec ses personnages.

Mais je pense que nous sommes énormément de lecteurs à partager de telles anecdotes et à avoir expérimenté, soudain et avec brutalité, la découverte de notre premier grand livre, où l’on s’est rendu compte que quelqu’un, quelque part, avait compris mieux que personne ce que nous étions en train de traverser sans vraiment oser l’exprimer.

Ceux-là comprendront de quoi je parle, de cette relation qui rassemble un écrivain à un lecteur, pour un lien que l’on sait depuis le départ qu’il sera durable.

La rencontre d’Alexandra et du King dans les locaux du Mouv’

Ce livre est donc loin de ne parler que du King. Il dresse aussi un certain portrait de la génération Y…

Complètement. C’est ma génération, avec laquelle j’ai des points communs indéniables, et qui fait de moi quelqu’un de plutôt blasé et pessimiste. C’est un portrait que j’ai déjà commencé à dresser dans mes précédents textes et qui prend un tournant soudain optimiste ici, parce qu’après tout, ce sont plus de 3000 personnes qui se sont rassemblées autour d’un écrivain majeur pour eux pour obtenir sa dédicace, et non pas autour d’une starlette de la télé-réalité.

Votre style d’écriture est plutôt direct et vous ne tournez pas autour du pot quand vous avez quelque chose à dire…

Encore une fois je crois qu’il s’agit d’honnêteté. Comme j’ai commencé à écrire très jeune, à l’âge de 10 ans, l’écriture est devenu mon moyen d’expression préféré, peut-être davantage que le fait de parler.

Cela dit il n’y a pas grande différence entre moi qui m’exprime face à mes amis, et les choses que je raconte dans mes textes, j’ai le même ton et la même tendance à la raillerie quand quelque chose m’exaspère un peu. J’essaie quand même de ne pas sombrer dans le cynisme !

Qu’est-ce qui vous a le plus étonné chez le personnage « Stephen King », lors de vos rencontres ?

Sa bienveillance et son humilité. Je n’en attendais pas moins, d’après l’aperçu de lui que je me suis construite au travers de ses livres, mais on peut toujours être déçu. Or, il est apparu exactement comme j’aurais pensé : drôle, simple, pas prétentieux pour un sou, curieux et très accessible.

Vous vivez une relation toute particulière avec les personnages de King, qui influencent votre vie. La fiction aide t-elle à se construire (non ce n’est pas un sujet de philo au bac) ?

Je ne sais pas si la fiction aide tout le monde à se construire, mais je sais qu’elle m’a considérablement aidée, enfant, en me donnant des principes, des modèles, et des amis.

Les livres de Stephen King que j’ai découverts très jeunes m’ont tout de suite « parlé » (pas sous forme verbale au premier degré parce que je ne suis pas encore tout à fait maboule) ; et il y a des livres comme La Tour Sombre, qui m’ont accompagné de mes 12 ans à mes 20 ans, et qui ont indéniablement participé à mon apprentissage du passage de l’enfance à la vie d’adulte.

Votre maîtrise de son œuvre, de ses personnages, de ses intrigues et des imbrications entre les romans est impressionnante. Vous prenez des notes lors de vos (multiples) relectures ?

Non, jamais. L’idée m’est passée par la tête, peut-être pour tenir un blog dédié, mais d’autres ont eu l’idée avant moi et ils sont bien plus exhaustifs. Disons que ça fait maintenant 19 ans que je suis toujours plus ou moins en immersion dans son univers, et qu’au fil des relectures et des nouvelles lectures, les imbrications entre les intrigues et les personnages apparaissent de plus en plus évidentes.

J’ai aussi eu la chance de découvrir Stephen King à 10 ans, et de pouvoir relire certains livres à différentes époques de ma vie, ce qui me donne accès à de nouveaux niveaux de lecture à chaque fois, et qui enrichit sûrement l’analyse que je peux faire de tout son univers.

 

Vous l’avez lu combien de fois, Le fléau au juste ? ;-). Comment lit-on un livre comme Le fléau à différentes périodes de sa vie (à 11 ans, 18 ou presque 30 ans) ?

Le Fléau je l’ai lu plus d’une quinzaine de fois !

En boucle, à 10-11 ans, au point que j’avais essayé d’écrire la suite à force de les avoir trop relus (j’aurais mieux fait de rester couchée ce jour-là, mais c’est en même temps ce qui m’a donné envie d’écrire mes propres personnages et mes propres intrigues).

A l’époque, j’avais une compréhension purement instinctive de ce texte, c’était du fantasme pour moi qui étais collégienne et un peu malmenée par mes petits camarades : l’idée qu’ils aient tous disparus morts de la grippe le lundi matin me maintenait éveillée le dimanche soir avec moins de terreur que j’éprouvais à l’idée de simplement les revoir.

J’ai découvert avec quelques années de plus la véritable portée sociologique d’un tel livre, en m’intéressant davantage aux personnages secondaires, beaucoup moins dichotomiques qu’ils n’y paraissent.

Stephen King c’est du pur divertissement au premier niveau de lecture, ensuite c’est beaucoup plus complexe. Je ne suis pas certaine qu’un livre comme Le Fléau m’ait raconté tout ce qu’il avait à me dire en dépit de mes nombreuses lectures. En le relisant enrichie de nouvelles expériences, je peux sans cesse en déduire de nouveaux éléments.

Pour vous, la série de La tour sombre est la pierre angulaire de son œuvre. Pourtant ce sont loin d’être ses romans les plus médiatiques…

C’est parce qu’il n’y a pas eu d’adaptation cinématographique (en discussion depuis quelques années et très franchement j’aimerais autant que le projet n’aboutisse pas) et que c’est une fresque qui s’étale sur 8 tomes, mélangeant les styles, les époques, les références, avec pour enjeu le renouveau du mythe et de la quête à une époque individualiste sachant que la quête obéît en principe à des problématiques contemporaines.

Ça n’est pas le livre le plus facile de Stephen King, et on s’éloigne du registre d’horreur pour se placer dans un univers multi-référencé et donc inclassable.

Cela dit, tous les livres de Stephen King ou presque sont liés à La Tour Sombre, et réciproquement. C’est un livre dans lequel il s’est lui même mis en scène et qui reflète la condition humaine et ses éternelles aspiration à un destin au dessus d’elle.

C’est un livre horriblement pessimiste, qui m’a accompagnée pendant toute mon adolescence, c’est donc un peu aussi ma pierre angulaire à moi, finalement !

Sentez-vous une vraie évolution dans son œuvre et dans son écriture ces dernières années ?

Depuis son accident en 1999, où il a été renversé par un chauffard et qui a bien failli lui coûter la vie, ses textes ont d’abord pris une dimension un peu hésitante je trouve, basée autour de l’idée que les choses ne se produisent pas nécessairement pour une raison.

Ensuite il y a un tournant très poétique voire romantique qu’il convient de mentionner, tant dans le fond que dans la forme, qui contraste un peu parfois avec la brutalité de ses premiers romans.

Vous avez la faculté de pouvoir lire ses romans en anglais, dès leur sortie. Quelques mots pour nous parler de Mr Mercedes, qui vient d’être publié ?

Au-delà d’un thriller rondement mené, Mr Mercedes est aussi un livre témoin de son époque qui traite très largement du contexte économique actuel et de la façon dont les nécessités financières peuvent favoriser le développement de tragédies privées au cœur des familles qui, la rancœur et la violence aidant, sont les plus susceptibles de mener à des tragédies bien plus vastes.

Ce blog est fait de sons et de mots (on est tous les deux amateurs de gros son). Quelle part prend la musique dans votre processus créatif ?

Il m’arrive de faire le lien entre les chansons et les textes, de mettre des paroles de chanson en exergue de mes chapitres parce qu’elles me semblent faire sens ou être annonciatrices d’une idée que j’aimerais développer.

Le texte mêlé à la musique a la faculté d’avoir un retentissement émotionnel qui nécessite des pages et des pages quand on se contente d’écrire. Je suis admirative des morceaux qui racontent une vraie histoire.

Vous avez le choix entre nous donner le mot de la fin ou votre dessert préféré…

On va partir sur le mot de la fin, alors.

Les Tomnyknockers existent. Si vous n’y croyez pas, c’est que vous avez raté le dernier journal télévisé 😉

© Thierry Rateau



Catégories :Interviews littéraires

Tags:, , ,

14 réponses

  1. Généreuse , passionnée et passionnante la demoiselle! Ça remue des souvenirs… Comme la lecture multiple , je crois que j’ai dû lire Ça au moins 5 fois à l’époque.
    Et ça me rappelle cette chance inouïe que nous avons eue de faire partie des 3000 🙂

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      Oh oui quelle chance et quel moment inoubliable !
      J’aime la passion d’Alexandra Varrin et sa manière de se dévoiler. Son roman est très personnel

  2. Waw, le truc de fou ! Déjà, suivre le King (et pas Elvis), c’est une chance extraordinaire, mais que toi tu aies eu l’interview de la dame, c’est encore plus fou ! 😀

    Le fléau, jamais lu, mais ça ne m’aurais pas déplu qu’une partie de ma classe crève de la grippe le lundi matin. J’ai les noms, même… 👿 Le pied intégral !

    Bon, j’apprécie le King, mais je ne connais rien de lui, pas lu toute son oeuvre et je ne savais même plus qu’il avait eu un accident… pas frapper, pas frapper.

    Merci, Yvan, pour avoir tendu le micro à la dame, merci à elle de s’être livrée dans cet article, et merci tout court pour les quelques minutes de bonheur intense en lisant ce texte. Maintenant, je peux bosser l’âme en paix ! 😉

  3. J’ai eu la chance d’apercevoir et d’entendre Alexandra Varrin aux Littératures Européennes Cognac 2013, une auteure pleine de promesses assurément….
    Son livre me tente beaucoup.

  4. Eve-Yeshé – Psychiatre à la retraite, je peux enfin m'adonner à ma passion. Lectrice assidue depuis le CP, je profite de ma retraite pour parler de mes livres, de mes coups de cœur, de mes déceptions aussi... ma PAL est gigantesque, il me faudra trois vies encore pour en venir à bout.

    ELLE est super cette « nana », elle me plait beaucoup et sa « passion » pour le King bien exprimée, convaincante.bref une bonne interview.
    je suis en train de lire  » le fléau » version intégrale (tous les passages enlevés par la censure de l’époque sont restitués) et c’est « un régal »
    comme j’aurais aimé découvrir cet auteur à l’âge de 10 ans comme elle !!! j’étais déjà « livrophage », « livraddict » … à cet âge-là mais impossible il est à peine plus âgé que moi ha! ah!
    découverte tardive donc mais tombée dans la marmite de potion magique du King
    par contre le livre d’alexandra Varrin ne fait pas l’unanimité : beaucoup de personnes l’ont plutôt éreinté même…. alors j’attends un peu pour le lire

  5. vraiment très intéressante cette interview, et l’auteure ne l’est pas moins !

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      elle est effectivement passionnante à lire, en livre et en interview et donne clairement de sa personne.
      Et puis elle parle du King 😉

  6. géniale l’interview !ça ne fait que conforter le fait que je vais le lire son livre 🙂

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      curieux de ton avis alors 😉

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      comme tu dis 😉

Rétroliens

  1. Une semaine dans la vie de Stephen King – Alexandra Varrin | EmOtionS – Blog littéraire et musical
  2. Salon du livre de Nancy – Le livre sur la place 2014 – Compte-rendu | EmOtionS – Blog littéraire et musical
  3. Récapitulatif des interviews 2014 | EmOtionS – Blog littéraire et musical

Laisser un commentaireAnnuler la réponse.

En savoir plus sur EmOtionS, blog littéraire

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading

%%footer%%