Ne réveillez pas le diable qui dort – John Verdon

chronique littéraire

Voici donc le Verdon, troisième du nom.

On y retrouve l’enquêteur du NYPD (à la retraite) des précédents romans, plus aussi vaillant, souffrant d’acouphènes et fragile psychologiquement suite à l’épilogue de la précédente affaire (cf. N’ouvre pas les yeux). Il croise cette fois-ci une jeune femme qui se lance dans une série télévisuelle explorant la douleur des proches de victimes de meurtres et qui, inconsciemment, cherche des réponses à l’absence de son propre père.

John Verdon est un orfèvre du thriller psychologique et ce nouvel opus se hisse au même niveau exceptionnel que ces deux précédents romans (dont le médiatique 658).

Puzzle

Oui le romancier est un artisan du puzzle improbable ; puzzle au nombre de pièces inconnu, qui semble impossible à assembler et qui vous surprend toujours davantage à chaque morceau posé.

Un tel niveau de complexité, tout en restant totalement accessible, est proprement bluffant. Je n’ose imaginer le plan démentiel que doit monter l’auteur pour faire tenir debout ses intrigues sans jamais perdre ses lecteurs, tant le nombre de pièces injectées dans le jeu est impressionnant.

En terme de thriller psychologique à l’américaine, Verdon tient vraiment le haut du pavé. Par ses intrigues hallucinantes mais aussi grâce à ses personnages et ses dialogues.

Des personnages qui sentent le vrai, d’une belle épaisseur, avec leurs failles et leurs questionnements. L’écrivain prend tout son temps pour les mettre en valeur (525 pages en grand format), sans que jamais la tension de l’intrigue ne vacille pour autant.

Vous pouvez clairement vous lancer dans ce troisième opus sans avoir lu les autres, même si vous perdrez un peu de l’évolution psychologique des personnages. Verdon maîtrise tellement tous les paramètres, qu’il vous fera suivre une séance de rattrapage sans que vous ne vous en rendiez compte.

Estomac et cerveau

Ce n’est pas tous les quatre matins qu’un auteur nous propose un thriller qui vous prend à l’estomac tout en faisant marcher votre cerveau. Les romans de John Verdon sont des modèles du genre, où tension et intelligence se côtoient à chaque chapitre, sans qu’il soit besoin de tomber dans les sempiternelles scènes d’action. Le rythme est lent, mais le malaise palpable.

Et puis, comme moi, vous penserez avoir compris la chute avant la fin de ce Ne réveillez pas le diable qui dort. La bonne blague ! Je l’ai dit, Verdon contrôle tout, jusqu’à vos pensées ;-).

Cerise sur le gâteau, comme il a décidé de ne pas nous prendre pour des idiots, ses réflexions sur les médias sont franchement bien senties. De même que les passes d’armes entre flics et FBI qui sont parfois proprement jouissives, tout comme sa manière originale de traiter de la thématique pourtant rabâchée du tueur en série..

Parce que les pièces de ce puzzle sont cette fois-ci encore mieux intégrées à l’histoire, je n’hésite pas à dire que ce troisième roman est une magistrale leçon dans le genre, une fois de plus impossible à lâcher avant la fin.

Sortie : 13 mars 2013

Éditeur : Grasset

Sortie poche : 11 juin 2014

Éditeur poche : Le livre de poche

Notes (sur 5) :

Originalité de l’intrigue : ♥♥♥ 

Profondeur de l’histoire : ♥♥♥♥ 1/2  

Psychologie des personnages : ♥♥♥ 1/2

Qualité de l’écriture : ♥♥♥ 

Émotion : ♥♥♥ 

Note générale : ♥♥♥ 1/2 

4° de couverture

Dave Gurney, ancien inspecteur de la police de New York, s’habitue mal à sa nouvelle vie de retraité. Kim, la fille d’un de ses amis, documentariste, effectue des recherches sur une série d’assassinats ayant eu lieu dix ans auparavant. Pour tout le monde, l’affaire était classée… pour tout le monde, sauf pour Gurney, persuadé que le FBI et ses enquêteurs se sont trompés. Lorsque Kim vient lui demander de l’aide, il n’hésite pas à se replonger dans l’enquête.

Bientôt, Gurney reçoit des avertissements qui laissent peu de place au doute : il ne fait pas bon déterrer le passé. Menacé de toutes parts, abandonné par ses amis, Gurney sait qu’il doit affronter le plus terrible des prédateurs, un serial killer qui reprend du service.



Catégories :Littérature

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22 réponses

  1. Incroyable c’est moi la prems! Pour une fois que c’est moi qui campe en bas de chez toi 😉
    Et encore un auteur que je n’ai jamais lu….je vais arrêter de dormir je crois, et de travailler aussi, comme ça j’aurais le temps de tous les lire…
    Ha bon faut bosser pour gagner de l’argent qui paye les bouquins?….

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      non je peux prêter mes livres à ma meilleure amie ;-). Mais bon faut manger aussi…
      Verdon c’est du bon, crénom de nom !

      • Inutile de jurer très cher, j’ai compris le message 😉

        • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

          c’était pour la rime 😉

  2. ralalala….Nathalie tu cours vraiment trop vite ! j’arrive derrière toi ! J’avais lu son premier roman,658, que j’avais aimé, mais sans forcément grimper aux rideaux ( toute façon j’aurai madame sur le palto si je l’avais fait ! ). J’avais apprécié son sens de l’intrigue, mais quand même pas le bouquin à marquer mon année litteraire de l’époque. Je n’ai pas lu ses deux suivants par contre. A voir à l’occasion histoire de me faire une idée plus précise et plus pertinente de cet écrivain que tu sembles beaucoup apprécier ! Amitiés

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      tu sais que c’est davantage ma came que la tienne, Mister Polar 😉
      Moi ça m’éclate ! Et ce mec est un surdoué dans le genre

      • héhé je sais bien que tu te fais plus souvent un rail de thriller que moi ! Et je respecte tout à fait l’estime que tu portes à cet auteur. Mais même si ce n’est pas mon genre de prédilection, il m’arrive de méchamment accrocher sur certains thrillers.Comme je l’ai dit dans mon com je n’ai lu qu’un bouquin de Vernon ( en plus je crois que le type s’est mis très très tard à l’écriture, tu me corrigeras si je me trompe) donc je ne jugerai pas l’auteur sur un seul livre, mais pour te donner une idée, en thriller, je lui préfère largement un Montanari ou un Steeve Mosby . Tiens d’ailleurs de thriller je devrai en lire un  » la traque » de R. Thorp qui sort en septembre chez sonatine, inspiré de l’affaire du tueur de Green River dans les années 80. je t’en reparlerai s’il est bien ! tiens du coup, dis moi, TON auteur de thriller préféré en ce qui te concerne c’est qui? 🙂

        • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

          il est en forme mon ptit mulot 😉
          Effectivement c’est un ancien publicitaire qui a tout lâché pour se consacrer uniquement à l’écriture. une reconversion sur le tard.
          Je n’ai pas dit que tu n’aimais pas les thrillers, juste que c’est pas ce que tu préfères 😉
          Je le lirai aussi ce Sonatine là. Mais avant en octobre, chez Sonatine il y a le Ellory ET le Paul Cleave, soit deux de mes auteurs préférés.
          Mon préféré ? j’en sais fichtre rien, c’est selon l’humeur du jour. Ben je t’ai parlé de Cleva, on va dire que ce matin c’est Cleave 😉

    • j’ai couru plus vite que toi pour une fois 😉

  3. Aaaah Yvan!!! Toi aussi tu as aimé…
    J’ai lu ses trois bouquins en 2013, quasiment dans la foulée, et j’ai également beaucoup aimé cet opus, plus que les autres, car on a pris le temps de faire connaissance avec les protagonistes qui prennent aussi plus d’épaisseur. L’intrigue est, comme à son habitude, parfaitement ficelée. J’attends le suivant avec impatience.

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      et moi donc ! Il vient de sortir aux USA, l’an prochain sans doute.
      Ce mec dans le genre est un surdoué, ces puzzles sont impressionnants et ses personnages attachants.
      J’ai osé le laisser traîner dans ma PAL durant un an, inadmissible !
      Content de te savoir dans le club, Vincent 😉

  4. « un orfèvre du thriller psychologique » ? Mince alors, j’ai 658 sur mes étagères et je ne l’ai ps lu… je croyais cet auteur plus assimilable à « grosses artillerie et grosses ficelles »…

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      c’est de la grosse artillerie intelligente 😉

  5. encore un auteur inconnu de moi ! Je commence à avoir l’habitude 😉 …..mais je le note et je lirai ceux d’avant pour me faire une idée du personnage principal Dave Gurney 🙂 Merci yvan de rallonger ma LAL ! Déjà que ma PAL est énorme , va falloir que je trouve une solution pour lire plus 🙂

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      eheh, oui commence par 658, le personnage prend du volume au fur et à mesure
      Merci pour ton gentil commentaire Sylvie 😉

  6. Yvan, tu causeras notre ruine à tous !!! 😀

  7. Lord Arsenik – Noumea - Nelle-Calédonie

    Ah tiens pour une fois un bouquin que j’ai lu avant toi 🙂
    Lu et adoré ! J’espère retrouver ce personnage prochainement… pas de retraite pour les braves (sauf pour le Bourbon Kid, il en a assez bavé le petiot).

  8. Bonjour, enfin, « re-bonjour »… 😀
    Tu m’énerves, Yvan ! Tu le savais ? Ok, alors, tout va bien ! 😉 Bon, je possède le suivant, celui qui suit 658, mais je n’étais pas au jus pour ce dernier. Puisque tu me cherches, tu vas me trouver, je vais l’inscrire sur mon carnet de note et l’acheter dans mes lieux de perditions préférés : les bouquineries ! 😀
    Gros kiss du pays des moules frites et de la bière !

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      oh punaise les stéréotypes sont de sortie !
      Pour moi la Belgique, c’est Colize ou Abel, c’est Foumette ou Belette -;)

      • Oui, mais c’est moi qui les sort, les stéréotypes, vu que je suis belge, j’ai le droit de m’en moquer. Se moquer des stéréotypes est la meilleure façon de les combattre, une fois 😛

        Tout le monde n’a pas ta chance de connaître ses plus brillantes représentantes ! Je parle bien entendu de Foumette et moi 😆

        • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

          j’ai eu peur que tu classes Paul Colize dans les représentantes ! 😉

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