Le réveil du coeur – François d’Epenoux

chronique littéraire

4° de couverture

Quand le Vieux accepte d’assurer la garde de son petit-fils Malo durant tout le mois d’août, ce n’est pas de gaieté de cœur. Il faut dire qu’entre le misanthrope solitaire et l’enfant de six ans, il n’y a pas seulement un fossé de sept décennies, il y a un gouffre, des siècles, un univers entier.

Et pourtant… magie d’un lieu hors du temps, atavisme croisé, miroir des cœurs ? Ces deux-là vont s’apprivoiser, mais aussi se reconnaître l’un dans l’autre, dans une tendresse réciproque et un caractère affirmé qui fait fi des années.

Mon ressenti

Quand on a soixante-dix-sept ans et un caractère bien affirmé, un brin irascible, on n’est pas du genre à regarder le monde de manière très accommodante. C’est le cas du Vieux.

Quand on a six ans, on a tout a apprendre à travers des yeux d’enfants. C’est le cas de Malo, le petit-fils.

Entre les deux, un père un peu déboussolé.

Choc des générations, collision des modes de vie, rencontre de façons d’être.

Le réveil du cœur est un roman à trois voix, trois générations d’hommes si différents dans leur (ap)préhension du monde. Un roman sur la place de l’homme et la place du père, sur le rôle de courroie de transmission (mais qui joue qui dans ce rôle ?)

Ce roman est une petite merveille, tantôt caustique, tantôt tendre, mais toujours drôle. Une belle façon de faire passer un message à travers ces générations qui n’ont pas les mêmes valeurs, ni ressentis, ni attentes.

Un texte superbement bien écrit, en forme d’ode à la contemplation et aux échanges, un roman qui touche directement au cœur, à la fois par sa simplicité et sa profondeur. Un beau divertissement qui ne cherche jamais à en faire trop ou à en mettre plein la vue.

Le réveil du cœur est le genre de livre à illuminer votre journée (il se lit presque d’une traite), à vous coller un immense sourire aux lèvres, à vous émouvoir aussi (la fin est magnifique). Un livre à vous faire rire des bons mots de l’auteur et des joutes verbales entre le Vieux et son quinquagénaire de fils un peu dépassé par la société de consommation dont il est pourtant un rouage.

Bref un livre qui fait du bien, touchant mais jamais larmoyant. Une belle réussite.

Deux citations pour donner le ton du roman :

« Le monde est une ampoule suspendue dans le noir, avec sept milliards de mouches posées dessus. Demande-t-on à une mouche si elle est pour ou contre l’ampoule qui l’attire ? Non. Elle s’accroche et attend de mourir au contact de ce qui est, malgré tout, chaud et lumineux. »

« … Mieux encore, en passant un nez, un museau ou un bec au travers les haies d’arbousiers, ce visiteur du soir pourrait voir s’amuser deux enfants du même âge, à soixante-dix ans près. »

Mon interview de l’auteur

Sortie : 09 janvier 2014

Éditeur : Anne Carrière

Notes (sur 5) :

Originalité de l’intrigue : ♥♥♥

Profondeur de l’histoire : ♥♥♥♥ 

Psychologie des personnages : ♥♥♥♥

Qualité de l’écriture : ♥♥♥♥ 1/2

Émotion : ♥♥♥

Note générale : ♥♥♥♥ 



Catégories :Littérature

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28 réponses

  1. Lu dernièrement, j’ai adoré ce livre.

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      ceux qui s’y plongent ne sont pas déçu. Tu en es une nouvelle preuve 😉

  2. 100 % d’accord, un très beau roman, émouvant et lumineux, comme il y en a trop peu !

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      absolument ! C’est le mot : lumineux 😉

  3. Décidément, on n’en parle pas beaucoup de ce livre, mais c’est à chaque fois très élogieux !

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      oui c’est vrai que ce roman mériterait qu’on en parle davantage !

  4. Alors comme ca on fait des infidélités à son genre de prédilection? 😉 il est vrai qu’il est bon parfois de changer d’univers et d’aborder d’autres histoires où cette fois on ne court pas après un assassin ! visiblement le genre de livre, à lire ta chronique, qui donne le sourire et pep’s !

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      franchement de temps en temps ça fait du bien de sortir de la noirceur des polars pour se plonger dans un livre lumineux ;-). C’est un peu thérapeutique 😉

  5. Salut ! Je rejoins le mulot pour le bureau des réclamations : quoi, ce n’est pas un polar ?? 😀

    Tu fais bien de diversifier l’offre parce que malgré tout, je sens la demande me titiller le bout des doigts… Non ! Même quand c’est pas un polar j’ai envie !!! 😈

    « soixante-dix-sept ans », je suppute que tu voulais noter « septante-sept ans »… 🙄 Mince, avec les français, vaut encore faire des calculs complexes ! 🙂

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      ahah oui, l’auteur a prévu une traduction belge de son livre 😉
      Des fois, il faut se tourner vers des lectures plus lumineuses (remember Legardinier, ma chère) 😉

      • Chouette, une version en belge dans le texte, une fois ! 😀

        Oui, Legardinier, ce fut un coup de coeur et une belle découverte, merci !! 😉 J’ai emprunté « nous étions les hommes » aussi, heureusement que je ne l’ai pas acheté, là, c’est de l’emprunt avec aussi le fakir dans son armoire suédoise aux plans rédigés en chinois 😀

        • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

          eheh le fakir, bon moment de poilade aussi 😉

          • Je verrai bien ! J’ai reçu « le cercle » de Minier aussi.

            • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

              je viens d’acheter son nouveau aujourd’hui. Eh oui, sorti le jeudi, acheté le jeudi 😉

  6. c’est vrai qu’il donne envie ce livre !! il est toujours agréable d’alterner les genres et celui ci semble être idéal pour s’alléger l’esprit !!

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      c’est tout à fait ça, on se sent plus léger après (même si le propos est parfois profond)

  7. Alors si tu continues sur ce genre que j’affectionne, il va y avoir du rififi dans l’air. J’ai interdiction du maître de maison de rajouter un livre de plus sur mes étagères ! Je suis heureusement très désobéissante. Je suis totalement séduite !

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      bah un de plus ou de moins, et puis il ne prend pas trop de place 😉
      Blague à part, je suis certain que ce roman est fait pour toi et te parlera directement au cœur

  8. He bien ça change des thrillers et autres romans noirs. A

  9. Zut j’ai validé sans avoir fini!
    Je voulais rajouter que tu en parles si bien, avec le cœur comme pour tes autres chroniques et que ce roman m’a l’air d’être joliment rafraichissant. A noter!

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      Tes doigts ne vont pas assez vite pour ta pensée ;-). Oui une bouffée de fraicheur

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      tu m’en diras des nouvelles, Cécile ;-). Un livre qui fait du bien

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