Interview littéraire 2014 – Anouk Langaney

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De beaux entretiens, j’ai eu la chance d’en faire un beau paquet (cadeau) depuis la naissance du blog.

Pourtant aujourd’hui, je vous annonce un entretien mémorable, du genre à vous donner la pêche pour la journée et vous toucher profondément par sa sincérité.

Les réponses de l’auteure sont à l’image de son premier roman « Même pas morte ! ». Un vrai roman noir qui est aussi (et surtout) un magnifique bijoux d’humour caustique.

Un premier écrit marquant et une auteure qui l’est tout autant. Un énorme merci à Anouk Langaney pour sa gentillesse, son esprit, son humour et sa belle personnalité.

Ma chronique de l’excellent Même pas morte !

Question rituelle pour démarrer mes entretiens, pouvez-vous vous définir en trois mots, juste trois ?

En trois mots ? Ben voyons ! Alors comme ça, on me félicite parce que je suis « inclassable », et quelques minutes plus tard on veut me faire rédiger l’étiquette de mon propre bocal ?…

Allez, je cède : après une chronique pareille, je ne peux rien vous refuser. Mais je n’en pense pas moins.

Prenons des verbes, ce sera un peu plus dynamique, à défaut d’être plus exact :

Rêver

Essayer

Rire

Je les aime bien, ces trois-là.

Et un quatrième pour la route, tiens ! Si, si, j’insiste : c’est ma tournée :

 Détourner les consignes. Par principe.

Non mais.

Qui êtes-vous, Anouk Langaney ?

Si je le savais ! Honnêtement, ce n’est pas pour critiquer, mais je me trouve assez mal définie. Un peu floue. Pas très stable, ni très structurée. Assez vive et souple pour m’en sortir quand même, cela dit. Jusqu’ici, en tout cas.

Comment décririez-vous ce premier roman en quelques mots ?

C’est une histoire atroce ! Celle d’une femme piégée par l’âge dans son propre corps, et que la maladie vient traquer jusque dans son cortex, où elle s’était réfugiée. Elle – qui n’avait déjà plus confiance en personne – ne va donc plus pouvoir se fier à sa cervelle non plus.

Et c’est avec cette trame abominable que je prétends faire rire mes lecteurs. Dingue, non ? Si j’y avais réfléchi plus tôt, je n’aurais jamais osé. Enfin, je ne crois pas.

On a peine à croire que c’est votre premier roman, tant votre plume est maîtrisée et alerte. C’est quoi votre secret, vous écrivez en cachette depuis des années ?

Oui, bien sûr.

Des décennies de brouillons informes, de blocs à peine entamés, de phrases jetées sur des bouts de nappes ou des tickets de train, de fichiers aux titres prometteurs contenant trois octets chacun… De quoi remplir un jour un tome entier dans la Pléiade. Ou un conteneur de tri sélectif.

Chaque phrase semble pesée et travaillée et les bons mots s’enchaînent à une vitesse folle. C’est naturel chez vous ou est-ce le fruit d’un gros travail ?

Merci, merci, merci !! Il n’y a pas à dire, c’est bien agréable à entendre…

Chaque phrase a été tournée et retournée en tous sens, je confirme. J’ai écrit le premier jet très vite, comme on se sauve à toutes jambes sans se retourner, pour ne pas être tentée de relire, de juger et de condamner ce début-là comme tous les autres. Je voulais aller au bout, cette fois !

Mais dès que j’ai pu respirer, quand j’ai su que le récit ne risquait plus de reculer, j’ai tout repris, virgule par virgule et point par point, de manière assez maniaque, je suppose. J’en avais besoin.

Rassurez-nous, votre héroïne du quatrième âge ne ressemble pas à quelqu’un de votre entourage… ;-). Malgré ça, y a-t-il une part de vous dans cet étonnant personnage ?

Laissez-moi réfléchir… Une femme passablement ravagée, hypersensible et manipulatrice,  paranoïaque, incapable de gérer la monotonie du quotidien mais à l’aise dans toutes les situations tordues, qui chercherait à surmonter ses angoisses en les tournant en dérision…

…Non, vraiment, désolée, je ne vois pas !!

Le principe narratif, un journal tenu par le personnage principal, n’est pas aisé à mettre en place de mon point de vue. N’avez-vous pas eu peur de la redite et de freiner le récit ? (ce qui n’est absolument pas le cas, je le précise haut et fort !)

Pas vraiment, parce que je savais que ma narratrice n’aurait rien d’une midinette qui se complairait dans des épanchements à n’en plus finir ! C’est une femme d’action, et elle est pressée ; ses notes ne sont jetées par écrit au départ que par souci d’y voir clair, et de ne pas risquer d’oublier un élément important. Bien sûr elle se laisse peu à peu prendre au plaisir d’écrire, mais c’est une autre histoire…

Et puis, concrètement, j’avais besoin de cette première personne pour m’entraîner, besoin d’entendre sa voix, sa gouaille dans ma tête (merci Monsieur Audiard, merci Monsieur Lautner !) et d’écrire ce premier jet comme si elle me le dictait. C’est comme ça que j’ai eu la peau de la page blanche.

Pas facile de faire son trou quand on est toute jeune auteure. C’est un gros stress pour vous ?

Franchement, oui. D’autant plus, peut-être, que je ne sais pas exactement quel genre de trou j’ambitionne ! J’ai envoyé mon premier manuscrit il y a quatre ans, sans avoir du tout réfléchi à ce que cet envoi impliquait : je pensais sincèrement que j’avais plus envie d’écrire que d’être lue… Et c’était probablement vrai. Mais j’ai un doute. Qu’est-ce que j’attends au fond, qu’est-ce que j’espère pour la suite ? Je n’en sais rien.

Pour l’instant je prends tout ce qu’on me donne, les avis, les réactions, les questions, les rencontres passionnantes avec des passionnés (auteurs et lecteurs). Et j’adore ça.

A quoi doit-on s’attendre avec votre deuxième bébé, et il est prévu pour quand ?

Le deuxième est un peu plus long, moins noir et plus polar, moins huis-clos et plus satirique, avec nettement plus de chair fraîche, dans tous les sens du terme ! Mais toujours cruel et (j’espère) drôle. Il est entre les mains de mon éditeur, j’attends son verdict… A suivre !

J’ai aussi commis quelques petites nouvelles, dont certaines devraient paraître en ligne prochainement. Je vous tiens au courant !

Ce blog est fait de mots et de sons. La musique prend-elle une part dans votre processus créatif ?

Dans Même pas morte, sauf trou de mémoire (toujours possible, et de circonstance !), il n’y a pas d’autre musique que celle des mots eux-mêmes. Mais elle compte vraiment : quand je retravaille mon texte je cherche avant tout à ce qu’il « sonne », je pense en termes de rythme, d’assonances et de discordances…

Dans mon deuxième roman, c’est différent ; il y a une vraie bande originale, parce que l’ambiance et le climat s’y prêtent. Dans le pavillon de Minette, le silence m’allait bien.

Vous avez le choix entre nous donner le mot de la fin ou votre dessert préféré…

Un énorme crumble bien doré, plein de tous les fruits qui me tombent sous la main, avec de la cannelle, et des raisins macérés dans du rhum pimenté. Ou bien des bananes flambées (pimentées aussi, tant qu’à faire).

Chaud, sucré, pimenté : trois mots pour la fin ! 😉

Editeur : Albiana

Le roman peut être commandé sur le site de l’éditeur ICI

Petit cadeau de l’auteure, la fameuse voiture de Minette dans le roman, qu’on aperçoit sur la couverture et qui prend une place prépondérante dans l’histoire. Et non, ce n’est pas la voiture personnelle d’Anouk 😉



Catégories :Interviews littéraires

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32 réponses

  1. Effectivement, Yvan!!! Voilà un entretien passionnant, avec une nouvelle venue dans le paysage du polar français. Elle parle de son écriture avec enthousiasme, et ce roman doit être du tout bon, vu ses références au maître Audiard et à son metteur en images Lautner.
    Je lui réserve une petite place chez moi pour bientôt…

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      tu peux Vincent, le roman est court, il se lit presque en une fois. il ne prendra pas beaucoup de ton temps mais tu t’en souviendra longtemps 😉

  2. Yes, une rebelle qui ne se contente pas de trois mots !! J’adore ! 😀

    Merci pour l’interview, je me suis bidonnée, et maintenant, je sais ENFIN ce qui se trouve sur la couverture de ce roman… parce que je dois dire que la couverture, c’est pas ça ! Mais cela prouve une fois de plus que le contenu n’est pas en rapport avec la cover.

    Je n’avais jamais pensé à mettre des raisins secs trempés dans du rhum dans mes crumble… c’est une idée à retenir. Pour la banane flambée, j’éviterai, chouchou n’est pas d’accord, il dit que ça fera mal 🙄 Oui, je sais ———>>>> je suis déjà dehors…

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      J’adore cette interview, vraiment !
      et oui, le bouquin est tout aussi bon que sa couverture est moche, fortement conseillé !
      Pour le reste, pas de commentaire, c’est de la Belette toute crachée 😉

      • Mhouhahahaha ! 😈 Oui, c’est bien moi !

        Cover moche, mais pourquoi ?? La couverture est aussi un facteur de vente… si pas attirante, les gens achètent pas et on passe à côté de véritables perles !

  3. J’étais déjà bien décidée à lire ce livre, mais suite à cette interview, il est passé en tête de liste ! Merci à cette auteure d’avoir si bien joué le jeu ! Il ne reste plus qu’à la rencontrer lors d’un salon, et ce sera parfait !! 🙂

    • Yes, tu vas te régaler Domi. Et oui va à la rencontre D’Anouk, c’est que du bonheur supplémentaire.

      • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

        rien à rajouter 😉

  4. Black Kat – Ni O-, ni A- ... juste mon sang artistique, passionnément livresque...

    Mdr!!! Cette interview vaut le détour!!! Une femme que j’aimerais rencontrer tant son humour caustique, son auto-dérision et son parler incisif me parlent!!! Et quel enthousiasme et fraîcheur malgré le 4ème âge!!! Merci à vous deux!!! 😀

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      je suis si content de te voir apprécies cet entretien qui compte énormément, tant j’y ai pris du plaisir 😉
      Bon, maintenant tu n’as plus qu’à aller jusqu’au bout et profiter de son roman 😉

      • Black Kat – Ni O-, ni A- ... juste mon sang artistique, passionnément livresque...

        Aaarrrfff… le roman ne m’inspire pas… je l’avoue… 🙁

        • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

          crois moi tu as tort, si tu as aimé l’humour de l’auteur tu apprécieras ce bouquin 😉
          Moi non plus ce n’est pas dans mon genre de lectures habituel, et pourtant c’est un vrai coup de cœur. On en reparlera tous les deux 😉

        • Alors là je dois avouer que je ne comprends pas. Il est tellement génial ce livre et puis il se lit très vite et on rigole, on sourit, on grince même parfois. Si si on grince…
          Ce titre devrait-être obligatoire. Et oui je suis tolérante…non mais. 😉

          • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

            eheh on va tous les avoir à l’usure 😉

          • Black Kat – Ni O-, ni A- ... juste mon sang artistique, passionnément livresque...

            Aaaaahhh si tu t’y mets… 😉

  5. Moi j’ai tout kiffé. La rencontre inopiné au détour d’un salon, alors qu’elle n’était pas en dédicace, de l’auteur. J’ai aimé le partage qui s’en ai suivi. J’ai ensuite aimé, que dis je, j’ai adoré la lecture de ce livre. Et je dois avouer que j’aime cette entrevue.
    Merci vous deux, je viens de passer un nouveau merveilleux moments.

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      merci à toi, c’est moi qui doit de remercier mille fois pour m’avoir poussé à le lire 😉

  6. Waouhhh je ne connais pas cette femme mais j’ai envie de dire que je la kiffe!!!!! J’adore cette interview!!!! Merciiii……Je vais me commander son livre bien viiite…envie de goûter à ce phénomène!!!!!

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      irrésistible, je te l’avais bien dit 😉

  7. Dites, il va falloir arrêter d’être gentils comme ça avec moi, les gens ! Comment je fais, pour rester paranoïaque et cynique, si tout le monde m’aime ?! CollectifPolar, Yvan, vous allez finir par me faire écrire des romans Harlequin, si vous continuez ! Et là, vous aurez tout gagné !!

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      Oups on va arrêter de suite alors ;-). Anouk, la gentillesse est l’une des rares choses gratuite en ce bas monde et c’est toujours sincère venant des gens qui passent par ici 😉

  8. J’adore cet humour mêlé d’auto-dérision. Elle est très attachante cette jeune femme et vu les élans enthousiastes de tout le monde, je ne résiste pas 🙂

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      c’est un bouquin qui fait du bien, mince alors j’aimerais ne pas l’avoir encore lu 😉

  9. Berk ! Mais quelle horreur que cette interview ! Ennuyeux, fade, insipide, plat ! Vraiment quel supplice pour toi mon pauvre Yvan ! 😉 Je déteste ! (Anouk, j’espère que vous allez mieux après ce commentaire)
    Bien sûr, je suis une menteuse et de la pire des espèces ! Mais chut ! il ne faut pas le dire à Anouk !

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      tu joues très mal, tu n’es absolument pas crédible et je sais que tu as été sensible aux réponses de l’auteure 😉

      • zut, tu me dévoiles à chaque fois ! grrrrrrrrrrr

        • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

          tu ne sais pas tricher, ce n’est pas dans ta façon d’être 😉

          • Merci pour cette tentative de me maintenir d’humeur noire, Christine ! 😉
            A dire vrai, c’est plutôt de temps et de sommeil que je manque pour écrire en ce moment. Je devrais pouvoir m’y remettre d’ici une poignée de semaines : en attendant, vos encouragements à tous me font le plus grand bien !

            • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

              caramba, c’est raté alors ! 😉
              Mais comment dire du mal de cette si drôle et si sincère interview ?

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  1. Récapitulatif des interviews – Janvier / Mars 2014 | EmOtionS – Blog littéraire et musical
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