Interview – 1 livre en 5 questions : L’été des lucioles de Gilles Paris

1 livre en 5 questions

1 livre et 5 questions à son auteur, pour lui permettre de présenter son œuvre. 5 réponses pour vous donner envie de vous y plonger.

Comme dans les précédents, dans ton dernier roman tu parles à la première personne, à travers les mots d’un enfant de 9 ans. Tu as un secret pour ne jamais grandir, malgré les ans et les livres accumulés ? 😉

Ce serait mentir de dire que je ne grandis pas. Je fête mes trente ans dans l’édition cette année, et mes 55 ans en avril !

Mais dans ma tête, il y a toujours un enfant qui ne juge pas, qui essaye de comprendre, qui s’émerveille parfois sur les choses simples de la vie, qui battrait des mains en découvrant la mer, un peu comme tous les narrateurs de mes romans. Ce qui est certain c’est que ça me fait un bien fou d’écrire comme un enfant de 9 ans…

On me dit souvent que je ne fais pas mon âge. Je rougis comme une barquette de fraise, mais j’adore!

Le contexte général de ce nouveau roman me semble plus léger que les précédents. C’est une volonté ?

Oui, qui s’est imposée à moi après Au pays des kangourous où j’évoquais la dépression à travers les yeux d’un petit Simon. Je voulais un roman lumineux, ou la part d’insouciance et de légèreté soit plus présente que mes trois autres romans. J’aborde toujours des thèmes délicats, néanmoins, on ne se refait pas… Comme l’alcoolisme des adolescents ou l’homosexualité féminine.

Mais la part de mystère et la construction de ce roman se sont faites aussi légères que les papillons et les lucioles qui envahissent cet été particulier. Et puis l’époque actuelle est parfois lourde d’actualités anxiogènes. J’avais envie d’échapper à la réalité et de m’enfoncer avec beaucoup de plaisir dans la magie et le conte.

Ce coté un peu naïf te permet surtout de parler de l’humain. L’émotion, c’est l’essentiel dans tes histoires, non ?

Oui, je dis parfois que je suis un passeur d’émotions. C’est terrible de ne pas pouvoir regarder un film sans pleurer ! Récemment la magnifique série Downton Abbey où je me transforme en fontaine…

Et quand j’écris mes histoires, c’est curieux comme je les vis en même temps. J’ai pleuré en écrivant certaines scènes, ou souris pour d’autres. Après tout, pour moi, le naïf, c’est l’humain. La curiosité, l’envie de tout comprendre, de saisir le monde dans ses bras. Même si ce monde est trop vaste, et si j’ai fini par comprendre qu’il fallait prendre les gens qu’on aimait dans ses bras, et pas le monde…

Outre le coté nostalgique de l’enfance, tu fais parler ton personnage de 9 ans sur des sujets de société très modernes…

Je ne peux pas m’en empêcher. D’une part parce qu’à travers les yeux d’un enfant et par ses mots, on peut presque tout dire. Et parce que ces sujets m’intéressent. Donc j’ai envie de les partager avec mes lectrices et mes lecteurs. Qu’on en discute sur des forums, dans des rencontres en librairie ou dans les salons.

Les lucioles et les papillons tiennent une place prépondérante dans ton récit…

Les papillons sont le symbole de la métamorphose, les lucioles celui de la magie. Quand j’étais petit, ma grand-mère me parlait de la magie des lucioles. Peut-être qu’il y a moins de magie aujourd’hui, parce que les lucioles ne viennent plus en France, à l’exception de la Martinique ! Trop de pollution, trop de chemins éclairés les ont fait fuir.

Quant aux papillons, ils m’ont toujours fasciné. Je reviens du Mexique où j’en ai vu de superbes, grands comme la paume de ma main, avec des ailes aussi bleues que la mer! Et le thème de la métamorphose dans le roman touche à peu près tous les personnages qui vont se révéler différemment sur une fin que je souhaitais surprenante. On n’en dira pas davantage, bien sûr ! 

Ma chronique du roman

Photo et bio tirées de son site : http://www.gillesparis.net (photo : Sophie Daret)

L’auteur :

Né le 5 avril 1959 à Suresnes (92), Gilles Paris entre dans la vie active après son bac.
Serveur, testeur de médicaments, garçon de bureau au Monde, concepteur de dossier de presse notamment pour Manuel Canovas et Dior, il intègre à dix-huit ans le Ministère de la Jeunesse comme documentaliste.

Puis il crée et dirige la société APS, un argus de la presse spécialisée dans le spectacle, agence qu’il déplace chaque année au Festival de Cannes.

Après cinq ans, il décide de prendre le large et voyage toute une année pleine en Afrique et en Grèce.

A son retour, il devient pigiste pour de nombreux journaux, Elle, Le Figaro Magazine, Femme, Pariscope, Maison Française, Libération, Le Nouvel Observateur où il signe des articles sur le cinéma, la musique et des personnalités.

Il entre parallèlement dans l’édition, d’abord comme attaché de presse aux éditions 13 (Groupe Carrère), puis comme directeur du service de presse de Jean-Claude Lattès pendant sept ans, et directeur du service de presse des éditions Plon, pendant dix ans.

Depuis 2006, il dirige une agence de communication qui porte son nom, spécialisée dans l’édition, et qui s’ouvre également sur la musique, les expositions et les spectacles.

En 1991, il publie son premier roman Papa et maman sont morts aux éditions Point-Virgule (Seuil), réédité en Point-Seuil le 19/01/12

En 2002 Autobiographie d’une Courgette sort chez Plon pour lequel Gilles Paris reçoit le Prix de la Mairie du XVIIème.

Au pays des kangourous, son troisième roman est publié aux éditions Don Quichotte (parution le 19 janvier 2012).



Catégories :Interviews littéraires

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24 réponses

  1. Merci Yvan et un grand merci à Gilles …… comment Gilles Paris a-t-il pu rester dans mes oubliettes jusqu’à aujourd’hui ? Mon château intérieur est trop grand, plein de pièges. mais je fais du ménage et bientôt un grand feu brûlera dans la cheminée de le salon le plus confortable, celui où règne une douce chaleur, une paix ambiante et Gilles prendra place confortablement auprès de tous mes amis que j’aime.

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      qu’est ce que j’aime tes commentaires Titi ! Toujours bourrés de poésie, de bons mots et d’émotions 😉
      La rencontre Gilles et Titi devrait vraiment déboucher sur de belles choses 😉

  2. L'antre du bonheur – Booktubeuse, blogueuse, amoureuse des mots. Lectrice de romans en tout genres, de mangas et de bandes dessinées :)

    Merci Yvan pour cette très belle interview qui me donne encore un peu plus envie de découvrir Gilles Paris et son été des lucioles 🙂

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      un bel été à lire durant cet hiver 😉

  3. Merci Yvan pour cette interview… Comme tu le sais déjà, j’adore cet auteur, et cet entretien me donne encore plus envie de connaître l’homme, et le petit garçon qui vit en lui. Les lucioles ne tarderont pas à bientôt rejoindre leurs prédécesseurs, la courgette et les kangourous.

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      j’espère que tu auras l’occasion de rencontrer l’homme un jour, tu verras qu’il est à l’image de ses livres 😉

  4. Bonjour,
    Ne connaissant pas du tout cet auteur, c’est avec du plaisir que j’ai découvert un petit morceau de cet auteur (pas coriace du tout, très tendre, l’auteur 😀 ) et je soupire parce que je sens que j’ai de plus en plus envie de le découvrir mieux ! Ce qui ne va pas parce que j’ai une PAL énorme et des envies tout aussi énorme qu’elle !!! 👿

    Yvan, je te déteste !!! 😀

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      tu l’as compris oui, c’est un cœur tendre Monsieur Gilles 😉
      Donc arrête de dire des vilainnetés à la fin de tes commentaires 😉

      • Oui, m’sieur Yvan, j’le ferai plus, m’sieur Yvan… mais vous z’êtes pas un gentil, avec vous, je fais que dépenser pour m’acheter des super livre que je dévore, telle une boulimique 😀

        • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

          c’est meilleur que le chocolat pour ta ligne et moins nocif que le café pour tes nerfs 😉

  5. je rejoins Belette. Quelle tendresse dans ces mots. c’est d’une douceur si bienfaisante d’entendre ou voir quelqu’un s »émerveiller avec les yeux d’un enfant.
    Une très jolie interview qui rajoute une couche supplémentaire (et pas des moindre! ) à ta chronique , pour découvrir cet univers.

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      rajouter une couche à une histoire d’enfant ? tu exagères 😉
      Plus sérieusement, je suis heureux de lire tes mots, comme tu l’as compris cet auteur est touchant et émouvant

  6. Très intéressant comme à chaque fois !
    Il serait temps que je sorte Autobiographie d’une courgette de ma PAL…
    Les journées ne sont pas assez longues…

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      La courgette est idéale pour entrer dans l’univers de Paris et il se lit tout seul, c’est pas long 🙂

  7. Un seul mot: Envie!!!!! Enfin…deux mots… »forte envie » de découvrir ce monsieur!! Zut..ça fait 6 mots..enfin c’est pas grave non plus hein!!!!

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      Tu ne sais pas compter mais ce n’est pas important, tu sais lire 🙂

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