Hervé Commère – J’attraperai ta mort

commere-mort4° de couverture  

Vous y croyez vraiment, aux histoires de truand distingué ?

C’est une jolie maison en pierres, au bout d’un chemin, à Etretat. A l’époque, juste après sa plus belle prise, Paul Serinen y avait rangé son revolver et fait construire une véranda. Là-haut, par une petite fenêtre ronde, on distingue même un bout de la mer. Les propriétaires qui l’ont suivi, Alice et Matthieu, étaient eux aussi tombés sous le charme, c’était devenu leur nid d’amour.

Mais on n’habite pas l’ancienne tanière d’un gangster sans « attraper » ses malheurs. Et être bientôt rattrapé par son passé. Quand ce passé est meublé de chevaux de course, d’une urne funéraire, de pierres précieuses et d’humiliation, vaut mieux ignorer ce qui s’est déroulé autrefois sous ce toit.

C’était il y a presque dix ans, tout ça, et depuis peu, La Sauvagère m’appartient. Désormais, le dernier à en connaître toute l’histoire, c’est moi.

Mon avis

Hervé Commère fait mentir l’adage. Avec lui « plus c’est court, plus c’est bon ». 158 petites pages (au format poche) et 158 bonnes raisons de s’enfiler cette lecture d’une traite.

Ce récit est un minutieux travail d’horloger, Commère maîtrise les techniques et les outils en parfait artisan du roman noir qu’il est.

Un travail de précision, chaque pièce à sa place, chaque rouage parfaitement huilé, chaque engrenage donnant une dimension supplémentaire au récit.

L’auteur prend comme base une histoire somme toute assez banale, il la brique, la lustre et la fait briller grâce à sa construction et son écriture pleines de finesse et de concision.

Le récit alterne les temps, tic tac, présent, retour vers le passé et prolongement d’une histoire qui n’est jamais vraiment terminée.

Au début, on croit savoir où on va, on suit le rythme de la trotteuse jusqu’à ce que ledit rythme perde la boussole.

Après, comme Commère sait si bien nous l’imposer, on navigue à vue, brouillard total et on tente de se raccrocher à ses certitudes. Quelle blague ! Ce roman c’est 158 pages d’incertitudes avec juste la certitude que nos instruments de navigation s’affoleront.

Un beau boulot d’orfèvre vous dis-je, pas la peine de chercher midi à 14 heures.

  Publication française : 2012

Originalité de l’intrigue : ♥♥♥

Profondeur de l’histoire : ♥♥♥♥

Qualité de l’écriture : ♥♥♥♥

Émotion : ♥♥♥♥

Note générale : ♥♥♥



Catégories :Littérature

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17 réponses

  1. Tout ceci est tellement vrai et dit avec justesse qu’il n’y a rien à ajouter !
    Sinon qu’il faut lire Hervé Commère de toute urgence, c’est l’une des voix françaises les plus prometteuses de ces dernières années. J’avais eu la chance de découvrir ce premier roman dès sa parution, il y a quelques années, et ses deux suivants m’ont tout autant emballé – surtout le deuxième, « Les ronds dans l’eau », qui est une vraie merveille dont je ne me lasse pas.
    Merci pour cette belle chronique, Yvan !
    Cannibalement,
    B.K.

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      Merci à toi !!
      Et me voilà doublement enchanté, puisque j’ai encore le plaisir de devoir lire « Les ronds dans l’eau » 😉 Chouette !

      • Veinard ! J’espère que tu vas te régaler autant que moi 🙂

        • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

          Vu les deux autres romans que j’ai lu de l’auteur, je n’ai absolument aucun doute 😉

  2. bon je suis déçu Yvan ! je pensais voir un coucou suisse sortir au milieu de ta belle chronique !! 🙂 moi j’ai encore plus de chance que toi, car je n’ai encore rien lu de lui !! j’ai pas eu le temps que veux tu ! Amitiés 🙂

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      eheh tout est affaire de temps dans cette histoire 😉
      Amitiés mon cher ptit mulot

  3. Pas encore eu le temps de découvrir cet auteur … Pourquoi ne pas commencer par ce titre en Pocket ?! Merci à toi pour cette sublime chronique …

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      un bon moyen de commencer !
      Merci à toi Carine 😉

  4. Cocorico ! Encore un auteur bien de chez nous. Bon ok, je n’ai pas encore fait sa connaissance moi non plus mais bon, grâce à toi ce sera bientôt chose faite comme d’habitude 🙂

  5. Non, non, non et non ! Faut dire que ce livre c’est de la daube, afin que je n’ai pas envie de l’acheter !! 🙂

    C’est court et c’est bon ? On peut en avoir un petit en main et prendre du bon temps quand même, tout dépend de la manière dont on l’utilise ! Je parle d’un livre, bien entendu !

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      ben on avait tous compris, pourquoi tu précises ?? 😉

  6. J’ai fortement apprécié ce livre!!! Quel style!!!! J’adooooore!!!!

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      oh oui, Commère est un auteur sacrément doué !

  7. Allez , après un avis pareil, je me jette dessus… Merci

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      Ça fait plaisir ! Bonne lecture alors 😉

Rétroliens

  1. Interview littéraire 2013 – Hervé Commère |

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