Un bon polar avec une intrigue qui tient la route et qui propose tension et base de réflexions (les qualités d’un bon polar, en somme).
On sent un vrai potentiel chez cette auteure, que je suivrai avec attention.
Je vous invite à la découvrir à travers ce bel entretien, qui donne des clés intéressantes sur son roman et des informations sur la suite de sa carrière. Merci beaucoup, Annie !
Le lien vers ma chronique du Cercle des tueurs.
L’entretien :
1. Question rituelle pour démarrer mes entretiens, pouvez-vous vous définir en trois mots, juste trois ?
Curieuse, joyeuse et têtue
Un groupe de cinq adolescents a décidé que le monde était mal fait, que la justice ne faisait pas toujours correctement son travail, il va donc y remédier. Pour cela, un moyen très simple pour venger les victimes : le meurtre.
Ils vont mettre en place une sorte de jeu, avec des énigmes à l’attention des policiers.
3. Votre roman, en plus d’être un bon polar, est également une vraie base de réflexion sur le thème du châtiment et sur les influences que peuvent subir les adolescents
Déjà merci pour « un bon polar ».
Dans le Cercle des tueurs, j’ai voulu travailler sur les préjugés, les clichés que chacun a en lui, qui sont plus ou moins développés. J’ai l’impression que chez l’adolescent, c’est encore plus compliqué, sa personnalité est en train de se construire, il a des idées personnelles mais aussi celle de ses parents… Ses idées sont donc parfois les siennes, parfois celles des autres. De plus, en groupe, il fait parfois des choses inimaginables s’il était tout seul.
En ce qui concerne le thème du châtiment, je crois que l’idée que la justice ne fait pas toujours son travail est une idée que nous pouvons tous avoir à un moment de notre vie, en entendant un verdict que nous jugeons trop sévère ou au contraire trop léger, en étant nous-mêmes victime d’une injustice… Quand ça nous touche de manière très personnelle, par exemple une histoire d’enfant quand nous sommes parents….
L’idée de faire justice soi-même peut sans doute soulager. C’est là-dessus que j’ai voulu écrire.
4. Vous êtes professeur de français et votre roman met en avant certains ados plutôt terribles. Comment a été reçue cette histoire par vos élèves ?
Ils ont été très surpris : « Madame, mais comme vous êtes vulgaire ! », ça les choque et en même temps ça les surprend. Ensuite, ils m’ont demandé si pour mes personnages, je m’étais inspirée d’eux (ce à quoi j’ai répondu « non »). Certains élèves l’ont lu et m’ont dit l’avoir aimé.
5. Vous parlez à plusieurs reprises de romans et de films d’horreur durant cette histoire, c’est d’ailleurs une des bases de l’intrigue. Mais est-ce également par goût personnel ?
Oui, c’est purement personnel, j’ai toujours été une grande lectrice, et adolescente, j’ai passé de nombreuses nuits en compagnie de Stephen King, à frissonner sous ma couette. Maintenant, je le sais, certains de mes personnages sont comme moi, obsédés par la lecture et par ce qui fait peur.
6. Vous avez souhaité inclure le récit dans un environnement clairement identifié (Belfort)…
Je suis née à Besançon, mais je n’ai pas voulu choisir un cadre qui me soit trop proche.
Je n’ai jamais vécu à Belfort mais je trouve que cette ville possède une ambiance très mystérieuse avec son Lion qui la domine.
7. Pouvez-vous nous parler de la suite, du prochain roman à venir, de son thème et de sa date de sortie prévisionnelle ?
Mon deuxième roman est chez l’éditeur, il doit sortir en septembre 2013. Dans celui-ci, mon personnage principal est une femme, Catherine, la trentaine, blonde, belle…Elle a tout pour être heureuse, un mari qu’elle aime, un petit garçon, une maison magnifique dans le Jura. Mais depuis peu, elle fait des cauchemars et se réveille avec le sentiment étrange qu’elle doit se méfier de son mari. Elle ne comprend pas : s’agit-il de prémonitions ou est-elle en train de perdre la raison ?
J’ai attaqué l’écriture du troisième. J’adore.
8. Quelles difficultés rencontre-t-on lorsque l’on veut se lancer dans l’écriture, devant la pléthore de manuscrits et de livres publiés ?
Il faut de la patience, beaucoup de patience, ce qui n’est pas mon fort. De la patience pour trouver un éditeur, ensuite pour se faire connaître.
Face à des auteurs connus et reconnus, j’avoue que parfois j’ai le sentiment de ne pas faire le poids. Je vais dans les librairies et je vois les mêmes titres partout, et le mien fait son « tout petit » bonhomme de chemin. Je suis impatiente, je voudrais que tout le monde le lise, mais je me soigne.
9. Ce blog est fait de mots et de sons. La musique prend-elle une part dans votre processus créatif ?
Pas vraiment, et en même temps, parfois il m’arrive d’écouter de la musique quand j’écris. J’en ai besoin, ça m’aide mais à l’inverse, parfois silence absolu, j’ai besoin d’une concentration totale, rien ne doit se mettre entre mes personnages et moi. Dans mes romans, je cite parfois mes goûts musicaux, ainsi un de mes personnages dans Le Cercle des tueurs a découvert la musique classique et le jazz grâce à sa femme.
10. Au choix, le mot de la fin ou nous citer votre dessert préféré…
Le tiramisu sans hésiter.
Catégories :Interviews littéraires, Littérature
sympathique écrivain ! et une collègue en plus ^^ gageons qu’elle rencontre le succès qu’elle mérite !
C’est beau la solidarité professionnelle 😉
Très belle interview mais est-il besoin de le préciser ?! ^_^ Je souhaite une longue et belle route à Annie … à bientôt ! 😉
A bientôt sur la route, donc Annie 😉
Il est presque sur le dessus de ma pile, j’hésite j’hésite, va-t-il en dépasser certains ? Je vais bientôt craquer surtout qu’Yvan sait mettre l’eau à la bouche !