Ce romancier a un talent inouï (et je pèse mes mots), pour parler de la douleur, de la noirceur de l’âme humaine, mais aussi des émotions.
Ses récents écrits sont de véritables merveilles : « Les harmoniques », avec son duo de personnages inoubliable, « Cannisses » ou la descente aux enfers d’un monsieur « tout le monde » frappé par le deuil.
Marcus Malte c’est aussi un plume unique, belle, touchante, troublante. Un vrai talent d’écriture qui surpasse bon nombre de ses homologues.
Ne passez surtout pas à coté de cet auteur.
(Vous pouvez retrouver les chroniques de ces deux livres sur ce blog).
Merci à lui pour m’avoir consacré cet entretien. Il m’avait expliqué qu’il n’avait pas beaucoup de temps à me consacrer ; il m’a pourtant répondu dans la foulée de ma demande. Un grand merci, vraiment.
1. Pouvez-vous vous définir en trois mots, juste trois ?
Je suis moi.
Peut-être simplement le fait que vous, moi, n’importe quel être humain, est susceptible à n’importe quel moment de basculer, de dériver, de sombrer. Et de se raccrocher à n’importe quoi.
Il y a en effet quelques moments que j’espère drôles dans ce roman. De petites farces. Des bulles d’air qui permettent de reprendre un peu souffle. L’équilibre aurait pu être plus compliqué à trouver s’il n’y avait eu les deux personnages principaux, Mister et Bob. Ce sont eux, essentiellement, qui me permettent ce genre de scènes.
4. Vous apportez un grand soin à la description de vos personnages principaux, leur psychologie, leurs états d’âme… Cet aspect psychologique semble primordial dans vos écrits…
Je crois que dans le domaine de la fiction, du roman, tout passe par les personnages. Vous pouvez avoir la meilleure histoire du monde, si les personnages censés vivre cette histoire ne sont pas assez forts, assez “vrais”, personne n’y croira, à votre histoire. Alors, la psychologie, certes. Mais le cœur, mais la chair aussi.
5. Vous êtes auteur de polar, mais vous écrivez aussi pour la jeunesse. Même si le public visé est jeune (voire très jeune, 4-6 ans), le propos est profond et le coté sombre également présent…
Je suis persuadé que l’on peut parler de tout aux jeunes lecteurs. Pas de sujets tabous à mes yeux. Il faut juste, et c’est là l’intérêt et la difficulté, trouver la manière d’en parler. Aux jeunes comme aux vieux, j’essaie de raconter avant tout des choses qui me touchent, qui sont souvent des choses sombres, c’est vrai, en tâchant de trouver les mots justes pour les atteindre.
6. Vous êtes publié par différents éditeurs, dont certaines petites maisons. Comment voyez-vous l’évolution du monde de l’édition ?
Je n’en sais rien. J’espère que des gens continueront à écrire des romans, que des gens continueront à les publier, que des gens continueront à les lire. Et j’espère que l’aspect commercial ne prendra pas définitivement le pas sur l’aspect artistique de toute cette affaire.
7. Quels sont vos futurs projets ?
J’aimerais bien écrire un grand roman avant de mourir.
8. Ce blog est fait de mots et de sons. La musique fait partie intégrante de certains de vos romans. Quelle part prend la musique dans votre processus créatif ?
Essentiel. J’écris avant tout à l’oreille. Il faut que ça sonne. Il faut que la première émotion du lecteur provienne du son même, du rythme, avant que le sens, éventuellement, ne la complète. Pour commencer un roman, je n’ai pas forcément besoin d’idées, en revanche j’ai besoin de trouver la tonalité. L’histoire suivra. Ou pas.
9. Le mot de la fin ?
Ce n’est qu’un au revoir.
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Je confirme, un grand grand auteur !
“J’aimerais bien écrire un grand roman avant de mourir.”
Pour moi, Marcus Malte en a déjà écrit un, c’est l’immense “Garden of Love” : bouleversant, encore plus magnifiquement écrit que ses autres livres, d’une justesse incroyable, et d’une construction sidérante d’intelligence et de complexité. Un pur chef d’oeuvre – et je pèse le mot !
Maintenant, s’il veut encore en écrire au moins un autre de ce style, voire plusieurs, je suis preneur 🙂
C’est définitivement un de nos grands auteurs, largement pas assez connu par rapport à son talent et à sa singularité.
Merci pour cette interview !
Cannibalement,
B.K.
Merci pour ce message fort !
Oui, Malte est un grand écrivain. Je viens de le découvrir l’an dernier et il me faut encore lire ce Garden of love
Coucou ma Belette, je suis d’accord avec toi concernant Garden qui est mon préféré dans tout ce que j’ai lu de lui à ce jour !!! Pour l’avoir vu une heure en conférence privée à Lyon à Quais du Polars je sais tout ça, il a même avoué ne pas “être un grand optimiste” quant à l’avenir du monde ! C’est un homme sincère, charmant, vrai, comme on aimerait que nombre de nos écrivains le soient !!! J’ai Canisses qui m’attend, je crois que je vais me jeter dessus après avoir lu ça, moi qui me le gardais pour l’hiver, je vais voir !!! 😆
Merci Gruz pour cette ITW, de bonnes questions et il va droit au but Marcus, pas chichiteux !!! 😉
Pour l’avoir rencontré 2 fois je confirme que c’est quelqu’un de franc et discret à la fois. Merci pour ton commentaire 😉