Coup de gueule, ou la défense des librairies indépendantes

Certains décident de devenir végétariens, d’autres de se nourrir uniquement de produits provenant de producteurs locaux.

Après avoir lu pas mal d’articles et d’avis sur le sujet, je viens de prendre la décision de ne « dévorer » mes pages de lecture que par le biais de libraires indépendantes. Mon petit acte militant à moi.

Il n’est pas dans mon intention de faire la leçon à qui que ce soit, cette décision m’est personnelle et me tient simplement à cœur.

Quand on sait :

– que les libraires sont les commerçants ayant le plus faible taux de rentabilité (avec les fleuristes),

– que la grande distribution par internet impose aux éditeurs des remises et des conditions de paiement incompatibles avec le principe même de survie des plus petits,

– que rien ne remplacera jamais le plaisir de farfouiller à travers les rayons, accroché par un titre, une couverture, un résumé ou le conseil d’un libraire,

– que les libraires indépendants ont enfin compris que leur survie ne peut passer que par internet. Le regroupement des libraires au sein d’un site comme lalibrairie.com me semble une idée lumineuse (je n’ai rien à gagner à leur faire de la « pub », je viens de découvrir le site et je n’avais, à ce jour, jamais commandé par ce biais).

Je le répète, cette petite décision n’engage que ma conscience, mais j’ai beaucoup trop de respect pour les auteurs  et les libraires pour ne pas tenir compte du petit malaise qui m’assaille sur le sujet.

Tout comme le fait que les gens estiment qu’il n’y a plus d’intérêt à payer pour de la musique, je veux au contraire continuer à soutenir les auteurs / artistes et commerçants indépendants. Je ne fais la leçon à personne, je prends juste cette décision de passer par des revendeurs indépendants, ou mieux encore directement par le site de l’auteur / artiste si c’est possible.

Mon plaisir de lecteur et d’auditeur passe aussi par là.



Catégories :Littérature, Musique

Tags:

16 réponses

  1. Comme je suis d’accord avec toi… Rien ne vaut une librairie, ses odeurs, son ambiance feutrée…
    Malheureusement, aujourd’hui le Dieu Internet fait que, pour la plupart d’entre nous, et j’avoue en faire partie, nous ayons accès à des sites nous permettant d’acheter des livres à coût réduit. Porte-monnaie oblige…
    Ceci dit, je privilégierai toujours une librairie indépendante aux grosses enseignes impersonnelles.
    Merci pour ton coup de gueule

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      On se rejoint là dessus aussi, c’est bien 😉

  2. malheureusement je n’ai pas de librairie indépendante dans ma petite ville, quand j’habitais en région parisienne et travaillais à paris, j’avais grand plaisir à me rendre chez un petit libraire à deux stations de metro de mon boulot…en province c’est moins évident d’en trouver mais ma médiathéque est bien achalandée heureusement pour moi.

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      Il est clair que c’est bien plus facile d’avoir ce genre de coup de gueule quand on est un citadin comme moi, entouré de librairies ! J’en ai tout à fait conscience

  3. Lord Arsenik – Noumea - Nelle-Calédonie

    J’achète 99,9% de mes livres papiers dans des librairies ça me fait mal au coeur quand je vois une librairie ouverte depuis de 25 ans contrainte de mettre la clé sous la porte (ça s’est produit l’an dernier). Pour survivre, surtout en NC où le marché est limité, elles doivent jouer la carte de la diversité et notamment miser sur le multimedia.
    Je soutiens à 100% ta démarche.

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      Merci à toi, et tu as autrement + de mérite que moi de réussir à le faire en Nouvelle-Calédonie, où il ne doit pas être facile de trouver tous les bouquins !

      • Lord Arsenik – Noumea - Nelle-Calédonie

        On trouve à condition d’être patient (3 semaines de délai après la sortie nationale sauf pour les best sellers annoncés où il faut compter une dizaine de jour).
        Le plus gros hic c’est le prix, ici il n’est pas réglementé donc chacun fixe ses marges comme bon lui semble, à ce petit jeu autant dire que les grandes surfaces peuvent plus facilement casser les prix. Avec les taxes il faut compter grosso modo (et c’est une moyenne basse) les bouquins 60% plus cher qu’en Métropole ; d’où mon recours au numérique afin d’équilibrer les comptes 🙂

        • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

          Ça n’a pas que des avantage à vivre dans un paradis… Intéressant en tout cas, on ne s’imagine pas ces choses toutes simples en métropole

  4. Idem, je fréquente une super librairie qui a failli couler il y a 2 ans, submergée par les banques. Ils ont réussi à survivre grâce à une diversité de leur activité tout en restant dans le domaine du livre : la librairie est devenu un café librairie, un rayon jeunesse très développé avec beaucoup de livres pour enfants avec activité le mercredi aprem et vente de jeux, soirée dégustation de vins avec coffret livre+vin, rayons livres d’occasion. Que des bonnes idées, je leur fais de la pub tant que je peux car c’est une ambiance géniale, une atmosphère. Ils connaissent beaucoup de livres, peuvent toujours nous conseiller. C’est tellement moins froid et austère qu’une fnac.
    Par contre, je vais dans les grandes enseignes culturelles pour repérer car comme ils ont beaucoup plus de places, il y a beaucoup beaucoup de livres. Je repère et après je vais commander en librairie.

    A une plus large échelle, j’essaye de privilégier le commerce local et régional pour que les commerçants ne meurent pas.

  5. Un acte patriotique mais qui, hélas, n’aidera pas les plus petits à résister au géant qu’est Am*z** ! Il y a des livres que je ne trouve que chez eux, et donc, bien obligée de commander par ce canal là.

    Attention, je ne le choisi que si tout le reste a échoué. La FN** a aussi des avantages et bien que les patrons soient sans doute SDF (sans difficulté financière), le petit personnel trime et risque de perdre son emploi si l’enseigne ferme, à cause du géant Am*z**. Qui d’ailleurs magouille pour ne pas payer d’impôts et, dernièrement, a scandalisé tout le monde à cause de leurs travailleurs logés dans des baraquements et payés le minimum du minimum (un peu comme les conditions de travail de mon beau-père, exilé d’Italie, lorsqu’il a débarqué en Allemagne).

    Je soutiens mon libraire, qui fait son possible pour être à la page, mais il ne sait pas tout avoir, donc, je fais vivre les bouquineries et régulièrement, j’adopte de livres.

    Mon acte de patriotisme à moi… une goutte d’eau dans le désert, une goutte d’eau dans la mer, mais c’est ma goutte à moi, na.

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      Une goutte + une goutte. Si chacun mettait un peu de son grain de sel (dans les gouttes ??), on pourrait faire avancer les choses.
      Je ne fais pas d’angélisme, moi aussi je commande chez Am* une partie de mes CD, parce que je ne les trouve pas ailleurs, même si de plus en plus je commande dans les pays « producteurs » de la musique que j’écoute (Finlande, Danemark, USA…). Quelque part c’est pas génial non plus, ça vient de loin, donc ça rajoute de la pollution… Rien n’est simple…
      En tout cas pour les livres (privilège de citadin) je sais ou aller, j’ai l’embarras du choix en librairies indépendantes

  6. Libraire moi meme, j’apprecie la fidélité de nos clients malgré am** et fn**, malgré un centre culturel lec** dans notre ville. Je fais tout pour servir la demande. Mais c’est un travail de 6 jours et demie par semaine, sans vacances et des journées de travail de 14h00 voir plus en cas d’urgence.

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      Ce doit être un métier passionnant, mais effectivement également éprouvant. Une énergie et une motivation de tous les jours à trouver.
      Je suis sincèrement admiratif envers les passionnés qui se battent pour défendre cette belle profession.

Laisser un commentaireAnnuler la réponse.

En savoir plus sur EmOtionS, blog littéraire

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading

%%footer%%