Barbara Abel écrit des thrillers psychologiques, dont le petit dernier “derrière la haine” est un petit bijou de tension. une vraie réussite que je ne peux que recommander.
Merci à elle de m’avoir accordé ce bel entretien, plein d’humour et de verve !
L’entretien :
1. Pouvez-vous vous définir en trois mots, juste trois ?
Ben… Rhôôô… Pffff.
2. Vous avez été comédienne avant de vous tourner vers l’écriture, cette approche vous sert-elle pour écrire vos romans ?
Indéniablement. Mes romans ont tous une part psychologique importante, et pouvoir me « glisser » dans la peau de mes personnages m’aide énormément. Souvent d’ailleurs, en écrivant une scène ou en décrivant les émotions de mes personnages, je me rends compte que « j’interprète » presque physiquement cette scène ou cette émotion : j’adopte leurs mimiques pour pouvoir mieux les décrire, j’essaie de ressentir ce qu’ils éprouvent, je tente de me mettre à leur place.
3. Votre roman « Derrière la haine » sort en poche le 14 mars 2013, la sortie en poche est-elle
une nouvelle vie qui démarre pour un roman ?
Une nouvelle vie et un nouveau lectorat ! Je le constate tous les jours en lisant les commentaires des lecteurs sur le Net, beaucoup attendent la sortie en poche pour acheter le livre. C’est la crise, mon bon monsieur !
4. Votre approche du thriller est vraiment axée sur la tension du quotidien. On est loin des histoires de meurtres en série très à la mode…
En effet. Je n’ai pas l’esprit « serial killer ». En revanche, beaucoup d’anecdotes de la vie de tous les jours provoquent en moi des idées de scénario catastrophe, principalement basées sur une tension psychologique. Mes personnages sont toujours des gens ordinaires, ce qui me permet de faire jouer sur la catharsis, l’identification aux personnages. C’est mon créneau. Je m’y sens bien et je pense avoir un peu de talent pour jouer avec les nerfs des lecteurs avec des histoires du quotidien.
Le huis-clos fonctionne principalement au niveau des personnages. La relation qui se développe entre les quatre protagonistes était suffisamment riche et complexe pour pouvoir la développer tout au long du roman. La nature humaine est un véritable vivier d’histoires remarquables, au sens propre du terme. Je fais dans le huis-clos psychologique. Et puis, pour « derrière la haine » précisément, c’est la simplicité de l’histoire qui m’a séduite : deux maisons, quatre personnages (cinq en comptant Milo), un drame et c’est tout. Pas besoin de plus. La simplicité, c’est souvent ce qu’il y a de plus difficile à obtenir.
6. La maternité semble être un thème fort pour vous…
C’est un thème fort pour tout le monde ! Pour la majorité des gens, qu’y a-t-il de plus important que leurs enfants ? Je ne fais pas exception à la règle, et comme ma source d’inspiration naît dans mon quotidien, il est souvent question de maternité et de tout ce qui s’y rapporte.
7. Vous écrivez des romans de littérature dite « générale » tout autant que des thrillers. L’approche dans l’écriture est-elle la même ?
En dehors de mes thrillers, j’ai écrit deux comédies, bien que la seconde (« La brûlure du chocolat ») soit une sorte de comédie-suspens (le thriller recommençait à me démanger !). Personnellement, je les ai abordés de la même manière, même si le thriller demande une structure imparable. Nous sommes là pour faire frissonner les gens. Ce n’est pas de la « grande » littérature et même si le style a son importance, c’est l’histoire qui prévaut. Ce doit être efficace ! Pas question de ralentir le récit avec des digressions ou de longues descriptions, sauf si elles servent l’intrigue.
8. Quel est votre carburant pour vous lancer dans une histoire plutôt qu’une autre ?
Oh, c’est très simple : si j’ai une idée, un début de scénar, et que tout à coup mon cœur s’emballe dans ma poitrine, l’idée s’accroche, je n’arrête pas d’y penser, une petite voix me souffle « tu tiens quelque chose ! », je deviens fébrile, j’ai envie d’écrire, là, tout de suite, ça me démange, je suis certaine de mon coup… Alors c’est que c’est cette histoire-là qu’il faut écrire.
9. Avez-vous une méthode bien rodée lorsque vous vous lancez dans un nouveau roman ?
Oui, bien sûr : j’allume mon ordinateur, j’ouvre un nouveau fichier et j’écris « chapitre 1 ». C’est une méthode imparable ! 😉
10. Le fait d’écrire de tels romans est-elle une façon de transposer ses angoisses sur le papier ?
C’est certain ! Comme je l’ai dit, mon inspiration puise dans mon quotidien. Dès lors, tous les scénarii catastrophe qui me viennent à l’esprit sont autant d’angoisses qui m’animent. Sauf que je les travaille, je les transforme, je les mets en scène, je les construis, je les anime. En gros, je refile la patate chaude aux lecteurs. C’est une très bonne thérapie 😉
11. Les avis des lecteurs ont-ils une influence sur votre manière d’écrire ?
Oui et non. Si un avis ou une critique revient de manière récurrente, ce serait idiot de ma part de ne pas en tenir compte. Maintenant, il y a autant d’avis que de lecteurs et, jusqu’à preuve du contraire, c’est encore moi qui ait le dernier mot.
« Derrière la haine » sort chez Pocket le 14 mars prochain. Et ces jours-ci ressort « L’instinct maternel » en réédition aux éditions du Masque, avec nouvelle maquette, etc. Mon prochain roman est prévu pour fin de l’année, vers novembre et… Il s’agit de la suite de « Derrière la haine ». Avis à ceux qui ont aimé cette sombre histoire de voisinage.
13. Ce blog est fait de mots et de sons. La musique prend-elle une part dans votre processus créatif ?
Pas vraiment. J’aime bien écrire le soir en écoutant de la musique, mais je ne pense pas qu’elle influence vraiment l’histoire ou ma manière d’écrire.
14. Le mot de la fin ?
A bientôt !
Catégories :Interviews littéraires, Littérature
Bravo pour cet interview très intéressant sur une auteure qui l’est tout autant !
Merci pour elle 😉
Merci pour cette sublime interview qui m’a bien fait rire!! Barbara a beaucoup de talent et elle joue avec nos nerfs d’une manière magistrale!! Je suis fan…fan..fan!!! Hâte de lire le prochain!
Elle est effectivement parfaite dans cette interview, pleine d’humour 😉
J’ai acheté “l’instinct” me faire les deux autres, “derrière la haine” et la suite 😉