Paolo Bacigalupi – La fille automate

4° de couverture

La sublime Emiko n’est pas humaine. C’est une créature artificielle, élevée en crèche et programmée pour satisfaire les caprices décadents d’un homme d’affaires de Kyoto.

Etres sans âme pour certains, démons pour d’autres, les automates sont esclaves, soldats ou jouets pour les plus riches, en ce XXIe siècle d’après le grand krach énergétique, alors que les effets secondaires des pestes génétiquement modifiées ravagent la Terre et que les producteurs de calories dirigent le monde.

Qu’arrive-t-il quand l’énergie devient monnaie ? Quand le bioterrorisme est outil de profit ? Et que les dérives génétiques font basculer le monde dans l’évolution posthumaine ?

Mon avis

Somptueux bijou : deux mots pour résumer une expérience unique de lecture, dont je sors chamboulé.

En arrière plan : un avenir proche, un monde ravagé par des maladies génétiquement modifiées, un krach énergétique ayant fait se recroqueviller les civilisations à l’intérieur de leurs frontières (psychologiques et géographiques).

Le commerce mondial s’est effondré et le monde n’est plus dirigé que par quelques “producteurs de calories”.

Voilà pour le concept, mais il y a tellement plus dans ce livre. Tellement plus.

L’auteur (américain) aurait pu tomber dans la facilité et prendre pour scène une Amérique effondrée. Mais non : l’action se déroule en Thaïlande et le dépaysement est tout autant temporel, qu’environnemental et sociétal.

On découvre, médusé, une société thaïlandaise retournée par la force des choses à ses traditions et Bacigalupi nous y plonge au plus profond avec un énorme talent.

Il a eu l’idée brillante de saupoudrer son récit de mots en langue Thaï, non traduits, mais tellement bien ancrés dans le récit, qu’on en comprend le sens. La encore, dépaysement total.
Et que dire des personnages : complexes, loin de tout manichéisme, ambivalents et profonds.

Un récit merveilleusement écrit, qui devrait ravir les amateurs de science-fiction réaliste, avec une vraie histoire qui tient la route. Peut être pas évident de s’y plonger au début, mais une fois immergé, on nage dans le bonheur.

Un bouquin ayant obtenu le prestigieux prix Locus du meilleur premier roman 2009.

A noter une couverture superbe, digne du roman, belle et tout à fait adaptée.

Publication française : 2012

Originalité de l’intrigue : ♥♥♥♥

Profondeur de l’histoire : ♥♥♥♥

Qualité de l’écriture : ♥♥♥♥

Émotion : ♥♥♥♥

Note générale : ♥♥♥♥♥



Catégories :Littérature, Livre : les incontournables

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